Il faisait doux, aujourd’hui, à Copenhague. Le week-end était l’un des moments favoris d’Emma et pour cause, elle n’avait pas cours ; la veille, elle c’était mise en tête de convaincre ses parents de venir faire du shopping avec elle ; Isla devait accueillir son frère aîné qui débarquait des États-Unis et ça la rendait tellement folle de joie qu’elle ne voulait pas empiéter le bonheur de ses retrouvailles. Non pas qu’elle ne savait pas se débrouiller toute seule mais, parfois, l’adolescente avait l’impression d’être mise de côté par rapport à sa ribambelle de frères et sœurs. C’était, sans doute, un peu égoïste parce qu’au fond d’elle, elle savait qu’elle n’avait plus vraiment besoin du feu vert de ses parents et de toutes ces choses mais, n’empêche qu’elle ne pouvait pas s’interdire de regretter leur manque d’attention à son égard. Aussi, Abigaïl avait acceptée volontiers de l’accompagner pour lui trouver une tenue adéquat pour une soirée où elle était invitée. Quant Christer, il travaillait le lendemain, il n’y avait donc aucunes chances et son excuses était toute trouvée ; la soirée à laquelle la jeune fille était invitée allait être quelque chose d’énormes, très chic ; une représentation spéciale d’une compagnie russe pour l’école de danse dans laquelle elle faisait ses classes. La jolie blondinette n’avait pas l’habitude d’être invitée dans ce genre de soirée réservée à l’élite et aux gens très riches, n’empêche elle était ravie et rien que l’idée d’être l’une des premières à voir ce fabuleux spectacle suffisait à la rendre toute excitée ;

Ce jour-ci, c’est de bonne heure que la jeune fille se prépara ; elle avait passée une partie de la nuit à visiter les sites web de ses boutiques préférées. Responsable et raisonnable, l’adolescente savait qu’il ne fallait pas qu’elle tape trop haut. Toutefois, elle ne souhaitait en aucun cas passer pour une cruche et se ramener avec la dernière collection de topshop sur le dos : ses parents n’étaient pas riche mais, n’étaient pas pauvre non plus, cependant, elle devait avouer que les histoires d’argent et les cadeaux qu’on lui offraient la rendaient toujours assez mal à l’aise depuis toute petite. Elle c’était donc mise d’accord sur une boutique, sa boutique favorite : Urban Outfitters. C’était là qu’Emma s’habillait, généralement. Tout était toujours magnifique, abordable sans paraître bas de gamme. L’apparence n’était pas une chose à laquelle Emma s’intéressait forcément (c’est-ce qu’elles disent toute) mais, voir ses amis riches à millions se pavaner en robe du soirs Versace ou Stella McCartney la forcerait à se faire toute petite… ou pas, après tout, ça n’avait pas d’importance ;

Déjà dans la voiture, Emma fit part de sa sélection à sa mère : le noir était de rigueur et, à tout prix, Emma souhaitait porter une robe ! Quand elles arrivèrent à la boutique dans la rue de Kobenhavn, la jeune fille fût la première sortir et à entrer dans l’endroit bien éclairé. Sans attendre plus longtemps, elle envoya les vendeuses balader et se rendit de sa démarche élégante vers le rayon qui l’intéressait le plus. Une fois sur place, ses yeux s’écarquillèrent d’excitations ; Emma s’habillait très bien malgré sa fausse aversion pour tout ce qui touchait à l’apparence et avait l’habitude de faire les boutiques plusieurs fois par semaines avec Isla, sa meilleure amie. N’empêche que cette occasion était tellement spéciale que la moindre étoffe de tissue la rendait toute chose ; comme prévue, cependant, elle fit une sélection de plusieurs robes. Elle glissa son bras dans les cintres transparents, sans vraiment demander l’avis d’Abigaïl qui semblait heureuse de passer du temps avec sa fille. Après un long périple dans le rayon, la blondinette de rendit au salon d’essayages et entra dans une cabine ;

Après dix bonnes minutes, Emma se décida enfin à sortir ; à l’intérieur de la cabine, elle c’était sentie soudain oppressée. Voyant son reflet dans le miroir, dans cette sublime - et très courte - petite robe tube noire, son mal aise grandissait chaque secondes. Son corps ne l’avait jamais gêné. Elle se trouvait pas fine, c’était certain mais, au contraire, ça lui plaisait. On lui faisait souvent remarquer qu’elle n’était pas laide non plus et ça, elle le savait aussi… elle n’était pas aveugle et assez hypocrite pour jouer les filles complexée par son visage parfait, ses jolies lèvres bien pleines et ses subtiles yeux bleu/vert en amandes. Pour autant, la jeune fille n’était pas prétentieuse et imbue de sa personne. Bref. Quand a l’extérieur de la cabine, il fallu montrer le résultat à sa mère qui se tenait près d’elle, Emma hésita pourtant ; serrant les mâchoires et jetant un dernier coup d’œil à ses hanches bien dessinées dans le miroir en face d’elle, elle se décida enfin, ses jolies boucles blondes s’éparpillant également sur ses épaules nues.

« Qu’est-ce que t’en penses, de celle là ? »

Plus ou moins gênée par la longueur de la robe et par le peu de tissu qu'il y avait, la jeune fille ne détourna pas pour autant le regard, en revanche, elle pencha légèrement la tête, ses mains glissant doucement sur le creux de ses hanches mit en valeur par le tissu satiné de la somptueuse robe.