Walter agissait comme un zombie depuis qu'Abi était partie, il était là sans trop l'être et souffrait du fait qu'elle lui ai menti, mais surtout qu'elle ne soit plus à ces côtés. Il avait fait à manger pour les enfants la veille et après ils les avaient laissé faire, ils se débrouillaient plutôt bien tout seuls. Au matin il n'avait pas changé de mode opératoire et était même parti avant que le bus scolaire ne passe, il voulait avoir le temps d'aller courir sur le campus avant de commencer les cours. Mais ce ne fut pas ce qui arriva car son téléphone sonne et il reconnut vite le numéro.

_ Qu'est ce qu'il y a encore ? Tu veux me dire que t'as continué à jouer la trainée pendant qu'on était marié ? qu'un des gosses n'est pas de moi ? parce ce qu'au point ou j'en suis je m'attend à tout avec toi.

Il avait à peine finit de parler qu'elle commençait à parler et au ton de sa voie, il sut qu'elle était furieuse contre lui. Ce qu'il entendait le mettait en colère et il parla en même temps qu'elle, ce qu'il faisait rarement.

_ Je ne leur ai jamais fait de mal !

Walter ne supportait pas qu'on lui dise qu'il était un mauvais père, parce qu'il faisait de son mieux, En plus deux jours de suite, Harry, puis Abi, à croire qu'ils étaient fait l'un pour l'autre. Abigaïl continuait d'hurler au téléphone et il se prit pire qu'une baffe parce qu'elle avait raison. Il s'était tellement éloigné de Maya qu'il n'avait pas pensé à elle la veille, pi ce matin il avait été trop distrait pour s'apercevoir qu'il en avait oublié deux.

_ Je ...

Le grand brun qui était dans les vestiaires se trouva un coin à l'écart en se passant une main sur le visage, il hallucinait de son comportement...

_ Tu quoi ?

Walter n'en revenait pas de ce qu'Abi lui disait, il avait l'impression d'être le coupable de l'histoire alors qu'elle l'avait trainé dans la boue. Il voulait hurler, pas de colère contre elle, mais sur lui même, sur toutes les conneries qu'il avait commis avec ses gamins.

_ Tu peux pas faire ça, j'ai fait une chambre pour Maya et je les aime autant que toi...

C'était difficilement imaginable, mais le grand homme était triste, pitoyablement appuyé sur le mur au bord des larmes. Il réfléchit rapidement à ce qu'il pouvait faire de mieux pour eux, s'éloigner fut l'unique solution qui lui apparut clairement.

_ Garde la maison, je vais aller habiter chez mon frère.

Walter était de plus en plus mal, après avoir perdu sa dignité et sa femme, il perdait ses enfants, c'était beaucoup trop pour un seul homme, même si ce dernier était très fort. Il regardait le mur en face et se frottait durement les yeux pour empêcher quelconque émotions d'y passer, mais plus il l'entendait parler, plus elle lui briser le coeur.

_ Je sais ce que je veux pour nous... du moins je le savais.

Abi était son âme soeur, il le savait il n'y avait pas de question la dessus, elle lui avait fait cadeau de 5 beaux enfants, mais avec les révélations du jour d'avant il ne savait plus quoi penser. Le jeune homme avait tout donné pour elle, il avait tout dit... elle ne l'avait pas fait, la sincérité n'avait pas été au rendez vous.

_ Je suis peut être pas un bon père, mais je sais qu'ils ont besoin de leurs chambres pour dormir, et tout ça, c'est à la maison qu'ils l'ont.

Walter s'en voulait de ne jamais avoir remarqué que sa femme était une pute, ou plutôt l'avait été et il s'en voulait à lui plus qu'à elle au final. Il avait du mal à se mettre en tête que son amour pour elle était terminé, qu'elle devait sortir de son coeur pour toujours, parce qu'au fond il était toujours fou amoureux comme au premier jour.

_ Tu aurais du.

Abi voulait lui prendre les enfants et même si c'était douloureux il savait qu'elle avait raison et qu'elle ne changerait pas d'avis alors il arrêta d'argumenter assez vite. Mais s'il ne pouvait pas les voir au quotidien, il savait que les petits l'oublieraient ou ne garderaient que les mauvais côtés de leur papa alors il laissait juste tout tomber, sa femme et ses gosses. Sa ne lui ressemblait pas, mais dans des moments comme celui là il ne fallait pas s'attendre à des miracles.

_ Ne m'appelle pas... j'ai besoin de temps.

Walter était seul dans ce grand vestiaire et heureusement parce qu'il était au plus bas et qu'il n'aurait pas aimé que quelqu'un puisse le voir dans ce moment là. Il n'encaissait plus, il subissait en silence pour essayer de protéger ses enfants, mais aussi sa femme, parce que si elle ne lui avait rien dit c'est qu'elle devait surement avoir eu peur de lui et de ses réactions. Il était juste stupide, il s'en rendait compte.

_ Oui, je vous laisse.

En un sens il les abandonnait, mais ce ne serait pas permanent, il avait toujours moyens d'aller voir les petits après l'école ou bien d'appeler Abi lorsqu'il serait prêt d'ici quelques semaines. En quittant sa femme, en la laissant comme ça, il était presque sur qu'elle retournerait sur le trottoir et il ne voulait pas être témoin de ça, juste pour ne pas la voir souffrir... Mais si elle venait à rester au sec loin de la prostitution, peut être qu'il irait la voir de nouveau plus tôt que prévu.

Walter n'était pas tendre avec Abi, ce n'était pas voulu qu'il soit si méchant, mais il était juste triste. Il voulait s'effacer de la vie de ses enfants pour ne pas qu'un jour par colère il balance ce qu'elle avait fait... pi il ne fallait pas se voiler la face, Abigaïl était bien meilleur que lui avec les petits.

_ Je préfère être le bad guy de l'histoire... Je veux pas qu'ils apprennent la vérité à ton propos.

C'est clair, si les enfants apprenaient ça, ils allaient être détruits, lui il pouvait encore souffrir dans son coin comme un chien battu.

_ Je pourrais toujours aller les voir à la sortie de l'école...

Abi parlait des enfants, de les lui retirer et lui il n'essayait pas de la contredire. Il allait s'effacer pour toujours quand elle s'énerva un peu sur lui, mais il essaya de contre balancer avec un pas dans son sens. Fin à l'exception qu'elle pensait que les petits allaient aimer le revoir, alors qu'en fait c'était tout le contraire.

_ J'en suis pas si sur.

Walter se bougea pour aller s'assoir sur le banc le plus proche et il regarda son téléphone. Les minutes passaient et rien de positif ne sortait de leur discution alors il espérait que le réseau les lâche ou bien que sa batterie soit out.

_ Je crois qu'on s'est tout dit...

Walter était prêt à raccrocher parce que ce coup de téléphone était bien trop douloureux pour lui.

Walter venait à se demander si elle voyait bien la même chose que lui à propos des enfants. Il avait passé sa vie à gueuler sur ses terreurs pour essayer de les faire devenir de bonnes personnes, et il pensait avoir bien réussi, mais à quel prix ? ses gamins le haïssaient. Ils disaient de lui qu'il était trop dur, jamais content, toujours en train de hausser la voie, il était un monstre et d'un point de vue d'enfant c'était vrai... maintenant il pouvait le voir et aurait voulu agir autrement. En plus il avait détruit la vie de Maya, il l'avait collé dans un fauteuil roulant pour le reste de sa vie, et tout comme abi, les petits lui en voulaient beaucoup.
La conversation devenait trop douloureuse et il sentait qu'il devait fuir parce que ce n'était pas son genre de se montrer dans ses moments là, même avec sa femme. Il l'aimait ainsi que ses enfants, et il renonçaient à eux pour leur bien, contradictoire et douloureux.

_ Je le ferais peut être.

Walter renifla avant de raccrocher sans dire un mot de plus à sa femme, il devait changer d'air, et vite !