Emilie adorait l'aventure, elle voulait découvrir tout. Le monde, la nature, les animaux! Elle n'était jamais rassasiée. Depuis toujours d'ailleurs ce qui causait parfois des problèmes à la maison. Aujourd'hui, elle avait joué les aventurières, mais elle l'avait vite regretté quand elle avait comprit qu'elle s'était perdue... Cachée entrain de pleurer, c'est son papa qui arriva pour la prendre dans ses bras. Elle était rassurée et restait à se serrer contre lui et Abigail. Ses parents étaient réunis pour elle et ca faisait du bien!

Mais dans la voiture, Lily était endormie et faisait un choc hypothermique. Elle était gelée et c'est à cause de ça qu'elle se retrouva à l'hopital. Elle dormait toujours quand on l'installa dans une pièce, qu'on lui mit une perfusion et qu'on la couvrit. Après un bon quart d'heure, elle retrouva un peu ses esprit et se mit directement à réclamer sa maman. C'était d'instinct quand elle n'était pas bien d'avoir besoin d'Abi. Sa maman la rassura assez vite mais quand Emilie suivit le regard de la rouquine, elle vit son papa au loin et se posa des questions. Elle le réclama parce qu'elle avait besoin de lui aussi. Mais elle remarqua l'aiguille de la perf dans sa main et ce fut la panique totale.

Emilie n'était pas une enfant qui avait peur des bobos, mais les aiguilles, c'est comme les piqures, c'était un vrai calvaire. Ca la paniquait, l'angoissait et là, elle le montrait! elle s'était mise à pleurer et essaya de se calmer quand son papa arriva et qu'il lui cacha la main

- Oui! C'est encore dans ma main, tu la cache...

Ca ne se voyait pas toujours, mais Emilie était très fragile. L'esprit rêveur et plein d'imagination, ca ne lui servait pas toujours en bien... Elle se créait un monde et quand elle devait redescendre sur terre, c'était toujours très très douloureux! C'était le cas aujourd'hui et elle prenait peur. Elle était perdue dans la situation et paniquait... Son papa se mit près d'elle et commença à parler de quand elle était bébé. C'était mignon comme tout mais elle ne savait pas si elle devait sourire ou comprendre que maintenant, c'était plus une chouette enfant...

- J'ai fais mal à Chloé... Je suis encore chouette papa? Je fais des grosse bétises mais...

Ses petites lèvres se mirent à trembler parce qu'elle était prête à pleurer de nouveau. C'était la confusion totale et elle prenait les paroles de son papa de travers. Emilie se mit à respirer vite, elle s'essoufflait et respirait mal. Sans savoir pourquoi, elle entra dans une crise d'angoisse qui lui donnait mal au ventre, elle avait comme une énorme boule dans la poitrine qui lui bloquait tout son air

Walter ne savait jamais trop comment agir avec ses enfants, pourtant il les aimait, ça aurait du être naturel. Il n'avait pas trop fait d'efforts jusqu'à présent, mais depuis qu'Abi l'avait quitté il se disait de plus en plus qu'il devait y travailler. L'occasion se présentait alors il sautait dessus. Emilie était glacée et il se retrouvait à l'hôpital avec elle et sa femme, mais la pauvre petite flippait à l'idée de voir une aiguille dans son corps. Le papa ne pouvait pas lui en vouloir, il détestait ça aussi, et s'il avait été à sa place, il y aurait longtemps que l'aiguille aurait volé à travers la pièce.

_ T'as raison, c'est toujours là, mais ça ne fait pas mal.

Il n'aimait pas voir ses petits souffrir alors si elle lui disait que sa faisait mal il appelerait l'infirmière pour qu'elle lui retire ça de la main tout de suite, quitte à ce que sa prenne plus de temps pour la réchauffer, elle était forte sa petite. Walter s'installa sur le lit en lui volant un petit espace et il lui raconta une histoire de quand elle était petite. Le grand brun pensait qu'elle allait aimer, mais pas du tout, il vit le visage de sa fille se décomposer au fil de ses paroles.

_ Elle a rigolé, pi tu es toujours chouette, vous êtes tous chouette à votre manière...

Maintenant c'était sa voie à lui qui déchantait, tout ce qu'il faisait semblait être mal prit par tout le monde. Même sa fille à qui il venait de dire je t'aime, déformait tout ce qu'il disait. Il lança un regard triste vers sa femme en descendant du lit pour retourner s'assoir dans son coin. C'était sa place apparement, être spectateur de la vie des personnes qu'il aimait le plus.

_ Maman va s'occuper toi.

Emilie était allongée sur un brancard des urgences. Elle était emmitouflée dans une couverture de survie, avait une perfusion de solution tiède et une couverture par dessus pour essayer de la réchauffer un peu. Le choc hypothermique, ce n'était pas facile, ca avait de drôles d'effets sur elle... En se réveillant, elle chuina après sa mère et quand elle vit qu'elle avait une aiguille dans la main, ce fut la panique totale. Heureusement, son papa arriva assez vite et essaya de la rassurer! En y réfléchissant bien, elle tenait beaucoup de Walter. Autant pour ses peurs que pour son caractère... Lily se calma un peu quand son papa lui dit que la perfusion ne lui faisait pas mal. Elle ne savait plus trop ce qu'elle devait en penser et hocha doucement la tête en se calant contre lui.

Walter se mit à lui raconter l'histoire de ses premiers pas et d'ordinaire, Emilie aurait sourit. Mais là, ses réactions étaient très altérées et elle se mit à pleurer. Ca eut pour effet d'éloigner son père d'elle et elle le vit tout triste. C'est pour ca qu'elle fit cette crise de panique. Tout se bousculait dans sa tête, les questions s'enchainaient, les doutes et la peur s'emparaient d'elle! La petite fille cherchait son air et sanglottait à tout va. Même la présence de sa maman ne la calmait pas. Emilie n'arrivait pas à répondre ou a se concentrer sur autre chose que ses peurs. Elle en tourna même un peu de l'oeil. Ca ne lui arrivait jamais de paniquer autant... C'était depuis la séparation de ses parents qu'Emilie était beaucoup plus fragile. Oh elle l'était déjà avant, mais ca ne se manifestait pas ou différemment...

- Je veux rentrer à la maison!! Je veux pas que papa il soit encore loin et qu'on le voit plus jamais...

Walter avait fui en voyant que sa fille prenait mal les choses qu'il lui disait, mais Abigaïl essayait de les expliquer d'une autre manière et allait savoir comment ça passait mieux. Elle avait plus de tact que lui, elle était une bonne maman, il était toujours un peu fière quand il pensait à elle, être la mère de ses enfants. Il avait bien choisi.

_ C'est ça, t'es ma petite aventurière.

La rouquine avait mis les mots, il les appuyait en se faisant quand même tout petit dans son coin. Sa belle lui fit signe de revenir vers elles et il le fit, il ne voulait pas se battre parce qu'au fond ils voulaient vraiment être prêt d'elles. Le grand brun mouva sa carcasse jusqu'à ses princesses et se mit derrière Abi, il avait ses mains sur ses épaules et tapotait nerveusement la clavicule de celle ci.

_ Je serais toujours là pour toi Luciole... je l'ai promis à ta maman quand je l'ai épousé. Je lui ai dit que je serais là pour elle et nos terreurs jusqu'à ce que je meurt.

Ses mains étaient nerveuses alors il les déplaça et les posa autour des hanches de sa femme, mais là encore il recommença à être stressé et c'était juste qu'il ne pouvait pas encaisser le fait que sa fille soit comme ça. Elle était mal et il ne pouvait rien y faire, il n'avait pas l'instinct de papa ou d'homme réconfortant, il était une brute, un ours version ville. Il se mit alors à réfléchir comme un ours et pensa au câlin avec l'ourson pour le protéger pendant les longs mois d'hiver. Walter fit pareil, il enleva ses chaussures et sa veste en cuir avant de se glisser sous les draps avec sa fille qu'il cala au plus profond de ses bras.

_ Je voudrais vraiment que tu ailles bien.