Trouver une fille au pair n'avait pas été simple. Abi n'y avait pas mis du sien. Soit la jeune fille était trop jolie, soit elle n'avait pas assez de qualifications. Il y avait toujours une raison pour leur dire non. Pourtant le temps leur manquait. Les triplés grandissaient et il craignait de les voir arriver avant qu'ils n'aient trouvé de l'aide. Alors il avait fini par imposer à sa femme de trouver une jeune fille au pair. Elle l'avait fait après plusieurs disputes.
Et aujourd'hui était le grand jour. Il devait aller chercher la jeune fille à l'aéroport. Une petite anglaise de 18 ans, qu'il avait vu quelques fois sur des photos et sur skype. Alors pour s'aider, il avait prit Maya et Emilie. Les deux filles les plus sages... La blague. A peine arrivé à l'aéroport que les deux petites voulaient des cookies, un livre, des peluches, des jouets... Et il céda a à peu près tout. L'avion avait un peu de retard alors il fallait occuper les petites. Mais heureusement quand la jeune fille au pair arriva, elles étaient de bonne humeur, du moins assez pour l'accueillir en grande pompe. Avec des sourires et pleins de questions. Du coup il n'eut pas le temps d'en placer une. Et ce fut à peu près pareil jusqu'à arriver à la maison où les attendait Abi avec les trois autres monstres.
C'est d'ailleurs la vue de leur mère qui calma les petites qui filèrent vers elle. Laissant enfin Walter faire connaissance avec la jeune fille. Très jolie cette petite anglaise. Elle le faisait craquer, même s'il avait promit à sa femme que ça n'arriverai pas.

Viens, je vais te présenter la tribu. Et Abi.

Walter ne pouvait retirer ses yeux du jolie minois de la petite anglaise, elle l'hypnotisait. Fin ce fut le cas jusqu'à ce qu'il retrouve sa rouquine. Elle restait la plus belle à ses yeux. Il laissa donc passer la jeune fille avant de poser un baiser sur la tampe de sa femme et de caresser son ventre rond. A 5 mois, on aurait dit qu'elle était prête à accoucher... D'ailleurs, plus les jours passaient, plus il était stressé. Il n'osait même plus la toucher, pas parce qu'elle le dégouttait, bien au contraire, mais il avait peur de déclencher le travail et de perdre les petits. Ses petits.
Beth fit un pas dans la maison qui était un peu en désordre et vit enfin les 5 enfants. Neal arrêta immédiatement de grogner pour venir se présenter à sa nouvelle 'grande amie'. Logan arriva avec un paquet de dessins pour la jeune fille. En fait seule Chloé resta un peu en retrait, mais c'était son caractère, plus réservée que les autres. Alors son père alla la chercher pour l'amener voir la nouvelle arrivante.

Les monstres ont fait un gâteau ce matin, ça te tente ou tu es trop fatiguée ?

Pour eux, ce n'était que le milieu de l'après midi, mais la petite jeune devait être épuisée. Pourtant elle accepta alors il laissa les monstres l'emmener sur la terrasse et garda sa femme avec lui pour avoir sa première impression. Et poser ses mains sur ce ventre qui lui avait manqué pendant quelques heures.

Rassurée ? Les enfants ont l'air de l'adopter.

Walter profitait toujours de leurs moments en tête à tête pour la caresser, en profiter, mais pas là. Pour la toute première fois il garda ses deux mains à plat sur son ventre avant de s'écarter d'elle pour aller chercher le gâteau. Pourtant il avait envie de sa femme, maintenant plus que jamais, la bosse sous son jean le prouvait, mais il se le refusait. Même de la toucher.

Je peux te laisser faire ça, je dois aller faire un truc en haut...

Dit il dans l'espoir qu'elle accepte pour qu'il puisse aller se soulager. Effacer les images du corps nu de sa femme qui pouvait courir dans son esprit. Avec ses nouvelles courbes parfaites.

A peine dans la chambre parentale, Walter se débarrassa de son jean pour se retrouver en boxer. Son membre tendu ne se calmait pas. Il avait beau essayer de penser à autre chose qu'à sa belle, il n'y arrivait pas. Elle était dans sa tête, dans son cœur, elle était partout. Mais l'idée de se toucher le révulsait, il la voulait avec lui dans cette chambre pour la satisfaire. En ce moment c'était compliqué de lui faire l'amour sans lui faire mal, sans la faire contracter...
Il alla dans la salle de bain et ouvrit l'eau froide, mais même sous cette eau, il continuait à bander. Se remémorant les douches torrides qu'il avait pu prendre avec elle. Sa rouquine. Alors en sortant de la douche, une serviette autour de la taille, il se regarda dans le miroir avant de baisser les yeux. Le grand brun s'approcha d'un boxer sexy de sa femme, le ramassa. Elle avait du le laisser tomber. Et il avait besoin de se soulager. L'enroulant autour de son membre il se mit à se branler quand la porte s'ouvrit sur sa femme. Seule.

Je fais rien.

Soudain très mal à l'aise, il essaya de se couvrir avec une serviette, mais il avait toujours le boxer de sa femme dans les mains. Elle l'observait quand il aurait voulu disparaitre. Puis la connaissant, elle allait penser qu'il bandait pour la nouvelle jeune fille alors que c'était tout pour elle, à cause d'elle.

Walter avait essayé d'être responsable. De se mettre à l'écart pour se soulager, enlever les images de sa femme de sa tête, mais il s'était fait prendre. Par la rouquine elle même. Et maintenant elle l'engueulait sans voir son malaise. Le pire, il l'avait prévu, elle se mit à penser qu'il bandait pour une autre femme. Fille. La petite anglaise était trop jeune pour être considérée comme une femme.

Pourquoi tu dis ça ? Tu sais que c'est faux.

Il finit par réussir à mettre une serviette autour de son bassin, et ce n'est que là qu'il regarda sa femme. La voir si en colère contre lui fit passer son érection. Yep, il se sentait blessé. Frustré. Pourquoi n'avait il pas droit d'avoir envie de sa propre femme. Il lui était interdit de le dire. Il était comme une abeille devant un bonbon, tenté, mais interdit d'y toucher. En plus à chaque occasion qu'elle voyait, Abi l'accusait d'être infidèle.

Sort... Si tu me crois capable d'aller voir ailleurs avec une ado que je ne connais pas, sort. Je ne sais pas si c'est la grossesse qui te fait dire ça ou si c'est parce que tu n'as pas confiance en moi, mais en tout cas tu as gagné ! J'ai plus la gaule et je pense que je ne l'aurais plus avant un long moment !

Qu'est ce que tu veux entendre ? Que je bande pour une autre ? C'est ce qui te ferait plaisir ? Ba va voir ton grand copain, parce que lui il était capable de te faire ça, pas moi !

Walter avait enfilé sa carapace et devenait menaçant. Il avança vers sa femme et la mit dehors avant de claquer la porte. Il aurait voulu la fermer, mais celle ci s'était abimée en claquant. Encore une porte qu'il avait cassé et qu'il devrait réparé.

Fous le camp !

Le jeune homme était hors de lui, comme il ne l'avait plus été depuis longtemps. Le contrôle, il l'avait perdu. Et ne semblait pas prêt de le retrouver. La colère qu'il avait pour sa femme risquait de se reporter sur tout le monde, alors il prit la décision de partir. Une attitude qu'il n'avait plus eu depuis qu'il s'était forcé à changer pour sa rouquine.
Sortant de la salle de bain, il vit qu'elle était toujours là, mais il décida de l'ignorer. Il était dans sa bulle et alla s'habiller. Un de ses costumes sombres qu'il portait toujours au boulot, il réunit ses papiers qu'il avait ramené dans la chambre avant de la dépasser pour y aller. Sur son chemin vers la sortie, il croisa Logan, qui en moins de deux minutes réussit à se ramasser une fessée. C'était les nerfs qui craquaient.
Walter était sur le point de partir, quand il entendit son nom. Abi devait l'avoir suivi pour l'engueuler. Ben oui, frapper le petit dernier ça valait bien une petite course. Sauf qu'il n'attendit pas qu'elle soit près de lui pour lui balancer une pique horrible.

Au lieu de m'emmerder va t'occuper de tes trois batards !

Ses mots avaient été plus durs qu'il ne l'avait prévu. Ses trois enfants, il les aimait. Il les considérait comme les siens, même s'il y avait de grandes chances qu'ils ne le soient pas. Seulement c'était quelque chose qui était resté dans leur couple jusqu'à présent... Jusqu'à aujourd'hui. Maintenant Neal le savait. Beth aussi.

Le regarde pas comme ça. Il se serait bien aperçu un jour ou l'autre qu'ils ne me ressemblent pas. Il est pas con. Tu t'es fait prendre par un autre, assume un peu.

C'était comme si ce qu'il avait dit plus tôt n'avait pas été suffisant, qu'il voulait l'enfoncer pour la faire être plus bas que terre. Qu'il voulait voir des larmes sur son visage avant de partir bosser, ou juste faire un tour en ville. Il s'en moquait bien de l'image qu'il montrait à Beth. C'était une inconnue pour lui, qu'il ne verrait pas souvent.

C'est peut être le moment de leur raconter la vérité sur ce que tu faisais. Remettre les choses à leur place.

Quand Abi avait reprit le boulot et qu'il s'était retrouvé seul dans leur grande maison, il avait eu le mauvais rôle, alors qu'il n'avait pas vraiment fait d'erreur.

Walter avait dépassé les bornes avec sa femme, mais il ne s'en rendait pas compte. Seulement quand Neal s'approcha avec ses questions, il vit sa femme se décomposer. Complètement. Bien que quand Neal écoute - pour la première fois de sa vie -il ne se sentit pas beaucoup mieux. Il la voyait mal et sa colère se transforma en culpabilité.

Abi ? Tu devrais aller t'assoir à l'intérieur.

Dire pardon c'était encore trop tôt. Il ne pouvait pas. Il était toujours blessée des choses qu'elle lui avait dite plus tôt, mais ça n'égalait pas ce qu'il avait balancé.

Et arrête de pleurer !

Dit il sur un ton dur, car il ne supportait pas de la voir pleurer. Surtout quand c'était sa faute. Et même s'ils n'étaient qu'eux deux devant la maison, il refusait de faire un pas vers elle, ni vers les triplés. Trois bouts qu'il aimait, mais qu'il venait de rejeter.

Tu as cherché tout ça. Tu ne veux pas que je t'aime, alors je ne t'aime pas. Je n'aime pas nos enfants et surtout pas eux... Tu ne m'en donnes pas le droit et j'en ai assez de me battre pour ça. Je lâche tout. Va vivre ta vie parfaite avec tes enfants, je vais me contenter de ramener de l'argent chez toi.

Moi ? Je gâche tout... Tu sais quoi, tu vas prendre tes affaires et partir de la maison que j'ai payé avec mon argent. Et si tu t'approches des enfants j'appelle la police et je leur raconte ta jolie petite histoire. Je ne veux pas que tu les approche tant qu'un juge ne t'en ai donné l'autorisation. Mais je vais me battre pour que ça n'arrive jamais !

Walter faisait tellement d'efforts que d'entendre sa femme le descendre de cette manière le mettait dans une rage folle. Il voulait lui montrer que si elle le voyait toujours comme avant, il pouvait être comme avant. Méchant. Sans cœur. Et qu'il pouvait l'éloigner de ce qu'il y avait de plus cher à son cœur, leurs enfants, comme elle le faisait depuis toujours.

Ca fait 15 ans que tu me juges en permanence, sur la personne que je suis, l'homme, le père. Tu critiques et tu descends... Et j'ai supporté parce que je pensais t'aimer assez pour pouvoir entendre ça tous les jours. Mais non. J'en ai raz le bol. De toi et de tes paroles. Tout ce que t'auras gagné c'est un divorce ! Et tout ça parce que j'ai bandé en te voyant. T'es pathétique comme femme.

Il claqua la portière de la voiture sans même y être monté parce que les derniers mots qu'il allait dire était vraiment durs. Et qu'il ne voulait pas les hurler comme les autres.

Tu m'as mis le couteau sous la gorge avec cette grossesse. Et si ça n'avait tenu qu'à moi, il y aurait longtemps qu'ils auraient disparus. Je ne les aime pas ! Jamais !

Il mentait. Les triplés il les aimait comme les autres, mais elle le faisait sortir de ses gonds. Et il avait toujours appris à se défendre en faisant du mal plutôt qu'à courber le dos pour prendre la critique.

Ils ne méritent même pas d'être en vie. C'est des parasites !

Il aurait du s'en douter qu'elle le giflerait. Elle le faisait à chaque fois qu'il la mettait hors d'elle. Mais ça ne passait jamais très bien. Il ne comprenait pas pourquoi elle pouvait le faire quand il devait se retenir de le faire. Il ferma alors les yeux pour ne pas craquer plus. Pour ne pas lever la main sur elle ou sur les triplés.

Tu as raison. Toujours. Alors je vais fermer ma gueule, partir...

Le regard bleu de l'australien quitta celui de sa femme pour se figer dans le vide. Un instant immobilisé dans le temps avant qu'il ne se remette à vivre. Il l'oublia et retourna vers la voiture. Il s'y pencha pour récupérer sa mallette et y jeter sa veste, puis il partit. A pied. Il ne comptait pas revenir ici, mais son boulot restait son boulot et il passerait toujours avant tout. Si elle voulait les enfants, qu'elle les garde. De toutes façons il ne pourrait pas avouer à un juge les activités de sa femme, par contre il la savait capable de le décrire comme un mauvais père, un mauvais mari. Absent, violent, intolérant. Même s'il avait fait des efforts. Car elle s'en foutait. Elle voulait des choses parfaites et il ne l'était pas.
Sur le chemin, il s'arrêta pour s'acheter une bière et la petite caissière l'arrêta avant la sortie. Elle avait vu que ça n'allait pas, comme souvent quand il passait par là. Elle l'invita à rester un peu pour papoter alors il accepta. Même s'il n'était qu'à quelques pâtés de maison de chez lui. Il se sentait bien avec une inconnue, elle le laissait parler et comprenait sans le juger. Il en vint à se retrouver dans ses bras. Un câlin sincère qui le rassurait.

Walter n'avait plus ressenti ça depuis longtemps. Les bras de cette caissière lui apportait du réconfort. Il avait l'impression d'être dans les bras de sa mère, d'avoir quelqu'un prêt à l'écouter même s'il n'avait pas forcément raison. Elle lui disait, mais sans le faire être plus bas que terre. Sans l'enfoncer dans son malheur. Mais alors qu'il se sentait légèrement mieux, quelqu'un arriva à la caisse, se faisant remarquer avec un énorme bruit.

Tu me suis ou quoi ?

Son regard noir était virulent. Il était parti pour justement ne plus la voir, parce que l'envie d'être loin d'elle était devenue vraiment trop forte. Et quoi ? Et bien, elle était là même pas vingt minutes après qu'il soit parti.

« Qu'est ce que tu veux de plus. Tu as tout. La maison, la voiture, les enfants. J'ai plus rien. »

Le jeune homme était déstabilisé par sa femme qui continuait de le mettre dos au mur. Il était avec une autre femme pour retrouver la force d'aller bosser, mais même ça il n'en avait pas le droit. Elle refusait qu'il ai un contact avec tout autre être humain qu'elle. Il devait être seul et pendant un temps ça lui allait. Avant qu'elle ne lui demande d'être l'homme parfait. Il avait alors ressentit le besoin d'entrer en contact avec des autres. Pour la première fois il avait trouvé une personne qui l'écoutait pour ce qu'il était.

Tu ne me veux pas moi. Tu veux un homme, un soumis qui ferme sa gueule et qui accepte tout ce que tu veux.

Il la vit aller mal, mais ne bougea pas pour l'aider. Elle l'avait frappé. Elle ne méritait pas son aide. Et les petits en payaient le prix... En fait il lui en voulait d'avoir dit qu'il l'avait forcé à avoir ce dernier. Si tout était de sa faute, ils seraient beaucoup mieux séparés qu'ensemble.

Puis arrête de m'accuser de te tromper. Je ne l'ai encore jamais fait contrairement à toi !

Il faillit en rester là, mais reprit car il savait qu'elle allait encore lui sortir ce fameux discours sur le fait qu'elle n'avait pas choisit ce qui lui était arrivé. Il ne voulait plus l'entendre. Jamais. Alors il lui coupa l'herbe sous le pied avant de ramasser ses affaires et de dire au revoir à la jeune fille. Son paradis temporaire avait totalement disparus alors autant partir.

Walter allait passer la porte quand il entendit à nouveau sa femme. Elle n'allait pas bien et il ne savait pas quoi faire. Il lui en voulait tellement... C'était dur de retourner vers elle. Mais pas impossible. Alors il revint sur ses pas et posa une main dans le bas de son dos.

Qu'est ce qu'il te faut ?

Il restait froid mais c'était son maximum. Après tout ce qu'elle lui avait dit, fait, elle l'avait blessé aujourd'hui. Seulement il était l'homme, il devait fermer sa bouche et tout accepter. Courber le dos et accepter la punition.

Je vais te ramener chez toi avant...

Il ne devait pas enfoncer le couteau en disant qu'il voulait partir. Elle le savait qu'il ne reviendrait pas tout de suite. Il pouvait vivre sans eux, elle lui avait imposé ça avant... Et même s'il en avait souffert, il avait survécu. De toutes façons il n'avait pas sa place dans cette famille, il ne se sentait pas bien. C'était de pire en pire.

T'as besoin que de ça ?

Walter avait beau l'aider, il n'avait plus envie de s'impliquer. Il la regardait, comprenait qu'elle voulait partir de là rapidement. Il l'aida parce qu'il le devait et l'installa dans la voiture avant de s'assoir derrière le volant.

Je n'ai pas envie de parler.

Il s'était refermé sur lui même et si elle voulait vraiment le faire parler, elle allait galérer. Il était mal et ne voulait pas le montrer. Surtout pas après cette journée de merde. Le jeune homme conduisit en silence jusqu'à la maison où ils vivaient.

Je peux te laisser là. J'ai vraiment pas envie de rester.

L'australien ne la regardait plus, refusait de la toucher. Elle avait raison, ils se faisaient du mal.Souvent. Surtout depuis qu'il avait appris qu'elle se prostituait. C'était peut être de sa faute. Surement. Elle semblait voir les choses comme ça. Les enfants aussi.

Je ne compte pas revenir. Je crois qu'il est temps qu'on passe à autre chose tous les deux.