Walter ne pourrait pas la frapper. Il est impulsif mais pas violent, pas avec elle. Il ne l'a jamais été et ne le sera jamais. Abigail était certaine de ça. Elle le connaît bien son mari, elle a confiance en lui mieux qu'en personne. Alors elle lui tenait tête sans même avoir peur. Enfin jusqu'à ce qu'il lui attrape le poignée si fortement qu'elle du faire un pas ou deux en avant. Il lui faisait mal.

_ Lâches-moi !

Mais ça ce n'était rien comparé à ce qu'il disait. Elle posa un regard sur lui qu'elle n'avait jamais eut. Ce n'était pas son homme face à elle. Il lui faisait peur mais surtout il lui faisait mal.

_ Comment tu peux...

comment pouvait-il dire des horreurs pareilles. Lui qui a pourtant dit tout faire pour faire enfermer Harry en lui jurant qu'il ne lui arriverait rien à elle. Il lui faisait peur et là elle n'osait plus bouger. De toute façon il la tenait fortement alors elle ne pouvait pas signer.

_ Tu serais incapable de me faire ça.

-  Tu penses que c'est la bonne chose de me mettre au défi maintenant ? Y a quelques semaines je n'aurais rien fait de tout ça, mais y a quelques semaines, j'étais encore assez con pour marcher dans ton petit jeu.

Sa prise sur le poignet de sa femme se fit plus forte et il la secoua un peu en espérant qu'elle réagisse. Il en avait plus qu'assez d'être là.

- Je m'en fous de les perdre tu sais... Alors signe ces papiers ou je vous séparerai tous.

Il mentait car il tenait à ses enfants. Seulement là il en voulait à sa femme, du coup il devenait agressif envers tout le monde.

Walter ne s'était jamais montré aussi brutal et agressif avec elle. Parce que ce n'était pas tant ses gestes qui lui faisait peur, mais ses paroles. Toucher aux enfants c'était ce qu'il y a de pire pour elle. Elle a passé sa vie à les élever et à tout faire pour qu'il ne manque de rien, elle s'est sacrifié pour eux. Walter sait très bien que c'est pour eux qu'elle est retombé dans la prostitution. Pourtant il n'hésitait pas à la menacer là dessus. Au fond c'était peut-être le signe qu'il ne l'aimait vraiment plus.

_ Alors tu ne pensais pas un mot de tout ce que tu me disais.

Les larmes roulaient sur ses joues mais elle le regardait droit dans les yeux quand même. Son mari devenait un étranger pour elle, elle ne le reconnaissait plus du tout. Et comme elle venait déjà de le perdre lui, elle se dit que le mieux à faire c'était de signer ce truc pour garder les enfants.

_ Je vais signer.

Elle était tellement décue qu'elle resta à le regarder jusqu'à ce qu'il la lâche. Elle le regarda encore un moment avant d'attraper le stylo et signer d'un geste tremblant.

_ Voilà, t'es libre... tu peux aller sauter ta copine sans te soucier de nous.

Le fait qu'il ait déjà trouvé quelqu'un d'autre la blessait plus que tout. C'était quand même le signe qu'il ne ressentait plus rien pour elle depuis bien longtemps. Sinon il aurait eut beaucoup plus de mal à débuter une autre histoire.

Walter se faisait menaçant et ça porta ses fruits. Elle finit par signer les papiers et il la repoussa. Ouais, il avait enfin ce qu'il voulait, il pouvait partir.

-  Ouais, je vais la baiser parce qu'elle est pas coincée comme toi.

Dit il méchamment. Il ne connaissait pas cette femme depuis longtemps, mais il avait plus parlé avec elle qu'avec sa femme en plusieurs mois.

- Compte plus sur moi. J'ai pas envie de t'entendre parler encore et encore pour dire des choses inutiles.

Walter prit ses affaires et partit en claquant la porte.