Abigaïl avait eut pas mal de boulot aujourd’hui. Un nouveau gamin était arrivé au centre et il avait fallu pas moins d’une heure pour arriver à le calmer. Il n’était pas encore en confiance mais au moins, il ne hurlait plus après tout ceux qui essayait de l’approcher. Et puis, Abi pensiat beaucoup à Grace. Cette pauvre gamine vivait un enfer et elle, elle était assise là dans son bureau à ne rien faire. Elle en voulait un peu à Chris pour çà parce que si çà ne tenait qu’à elle, elle aurait déjà fait sortir Grace et Johanne de là. Mais bon, elle avait promit à Chris de ne pas être imprudente. Alors elle ne faisait rien.

Elle finissait le boulot dans une heure alors elle s’était installée à son bureau pour remplir les quelques dossiers de la journée qu’elle n’avait pas encore fait. Elle était justement entrain de faire cette corvée quand elle entendit frapper à la port de son bureau qu’elle avait laissé ouverte. Elle eut un sourire en voyant son fils. Il ne venait pas souvent ici et elle ne s’en plaignait pas. Le centre n’était pas vraiment agréable à cotôyer, elle pouvait le concevoir.

_ Hey ! non, vas-y, entres.

Elle lui offrit un sourire alors qu’elle referma le dossier qu’elle avait devant elle. Elle fit signe au jeune garçon qu’il pouvait s’asseoir face au bureau. Elle savait très bien que s’il venait ici, c’est qu’il avait quelque chose à lui dire.

_ Qu’est-ce qui t’amènes ici poussin?

Arf... fichu surnom qui revenait à chaque fois qu’elle voit sa petite tête blonde. Bah oui, il avait beau être insupportable, c’était encore son bébé quand même.

Abigaïl eut l’agréable surprise de voir arriver son fils à son bureau. Elle ne recevait pas beaucoup de visite ici, hormis les jeunes qu’elle aidait. Mais son fils ne venait jamais sans mauvaises nouvelles. En principe s’il venait ici c’est que c’était important. Alors elle le fit asseoir tout en l’appelant poussin. Çà c’était plus fort qu’elle. Elle en eut un sourire, surtout que Neal lui demanda d’arrêter, gentiment pour une fois. Elle se contenta de rire un peu puis le regarda s’installer. À en voir sa tête, elle était certaine qu’il avait refait une connerie. Restait à savoir ce que c’était. Mais çà elle l’apprit vite. D’ailleurs son sourire partit en même temps que sa moue agacé arriva. Il avait le culot de lui demander de mentir à Christer. Nan mais depuis quand elle mentait à son homme ?! oui bon, depuis toujours mais çà, c’était un autre sujet.

_ Tu te fou de moi là?! Tu penses vraiment que je suis assez stupide pour te couvrir ? je vais prendre un malin plaisir à laisser ton père décrocher, nan mais à quoi tu penses Neal ? combien de fois je vais devoir te dire que la violence ne résouds rien ? c’est dingue çà, merde !

Énervée, elle se leva et fit le détour de son bureau en lâchant un soupir agacé. Neal avait un don inné pour la foutre en rogne. Elle le regarda tout en se passant une main dans les cheveux.

_ Je me demande vraiment ce qu’on va faire de toi.

Abigaïl commençait sérieusement à perdre patience avec son fils. Neal devenait insolent et violent. Il l’était depuis un moment avec elle mais maintenant il l’était également à l’école et çà, çà apportait bien plus de problème. Le pire dans tout çà c’est qu’elle aidait des jeunes à longueur de journée mais qu’elle était incapable de trouver comment aider son propre fils. Çà l’énervait. Et puis le fait qu’il veuille qu’elle mente à Chris l’énerva davantage. Elle se leva et ne se priva pas pour lui dire ce qu’elle pensait. Cependant elle ne s’était pas attendu à ce qu’il se lève si rapidement. Elle eut alors un geste qu’elle n’aurait pas du avoir mais qui n’était qu’un instint. Elle venait de reculer d’un pas. Pour le jeune homme, çà pouvait être prit comme de la peur. Non, bien sur qu’elle n’avait pas peur de son fils. Sauf que là, il sortit un briquet et sans qu’elle ne voit rien venir, il la brula. Elle esquissa une grimace de douleur tout en le regardant. Là, il franchissait un cap et elle devait avouer qu’il commençait à lui faire peur. Seulement elle s’interdisait de le lui montrer.

_ Nan mais çà va pas ?! t’es malade ou quoi ?! et où est-ce que t’as eut ce briquet d’ailleurs ?

Personne ne fumait à la maison. Elle avait fumé en étant jeune, oui, mais elle avait arrêté dès qu’elle avait apprit sa première grossesse. Et bien entendu, elle refusait que ses enfants touchent à çà.

_ Non ! ce n’est pas à toi de décider ce que je vais faire ou non ! Je ne cacherais à ton père Neal, apprends donc à grandir et assumer tes actes.

Abigaïl n’aimait pas du tout le ton que son fils prenait avec elle, tout comme elle n’aimait pas qu’il lui dise ce qu’elle doit faire ou non. Comme si elle aurait mentit à Chris pour lui assurer qu’il ne soit pas punit. Et puis quoi encore ? elle le punirait elle même oui. Il commetait des erreurs, qu’il assume. Elle était clair à ce sujet. Mais bien entendu, le jeune homme n’était pas de cet avis et il répliqua par la violence, comme toujours. C’est comme çà qu’il lui brula le poignet. Çà c’était un acte qu’il n’avait encore jamais eut envers elle et çà lui fit peur. Heureusement il arrêta presqu’aussitôt.

_ Tu te bats à l’école, c’est normal que tu sois punis, non?! Tu te crois peut-être capable de tout Neal mais les limites que ton père et moi te mettont sont pour ton bien, ce n’est pas juste pour t’embêter.

Elle essayait simplement de lui faire comprendre les choses. Mais elle s’énerva quand il voulu de nouveau la faire obéir. Là elle ragea mais Neal se montra de nouveau violent. Elle se retrouva vite dos au mur, grimaçant légèrement sous le choc, puis elle soutint le regard de son fils. Et là, elle fut prise d’un coup de colère. Il la traitait de garce, elle n’acceptait pas çà. Elle leva alors la main et lui colla une bonne gifle.

_ Retires tout de suite ce que tu viens de dire! Je suis ta mère je te rapelle.

Abigaïl eut le geste de trop quand il se mit à l’insulter. Elle s’était tellement fait insulter lorsqu’elle s’était prostituée que maintenant elle ne supportait plus çà et certainement pas de la bouche de son fils. Alors elle le gifla. C’était la première fois qu’elle faisait çà, jamais elle n’avait frappé l’un de ses enfants. Tout comme Christer, elle n’était pas pour l’éducation par la violence. Mais là, çà avait été plus fort qu’elle. Le coup était partit iùmpulsivement. Et au moins, çà calma Neal puisqu’il se recula tout de suite. Il avait été prit par surprise là, elle le remarqua bien. Pourtant elle s’en voulait de l’avoir giflé. Elle le regarda sans bouger alors qu’il alla s’asseoir contre le mur d’en face. Ce n’était pas dur de voir qu’il était perturber. Elle ne demandait qu’à l’aider, c’est pour çà qu’elle avança quand même vers lui. Bien que sa dernière phrase l’énerva un peu.

_ Ecoutes, je suis désolée Neal mais là tu ne m’en as pas laissé le choix.

Elle s’était excusée ? oui, çà y ressemblait. Sans doute parce qu’elle ne voulait pas de cette violence entre eux. Elle aurait aimé retrouver cette complicité qu’ils avaient tout les deux quand il était plus petit. C’était son petit prince, aujourd’hui il devenait peu à peu son bourreau. Elle finit par s’asseoir à coté de lui et le regarda tendrement.

_ Je sais que tu ne vas pas bien chéri, pourquoi tu refuses de m’en parler ? je pourrais t’aider... ou alors tu pourrais parler à quelqu’un d’autre. Je peux te trouver une personne à qui te confier.

Elle parlait d’un psy bien entendu. Son fils avait besoin d’aide. Elle ne voulait pas qu’il finisse mal. Elle posa tendrement une main sur la sienne avant d’ajouter...

_ Cà te ferais du bien Neal.

La violence de Neal l’étonnait de jour en jour et il fallait admettre qu’il commençait à lui faire un peu peur. Le fait qu’il ose la bruler, ce n’était pas rien, ce n’était pas un geste anodin et surtout pas un geste qu’on a envers sa propre mère. Çà révèle une haine profonde ou un vrai mal être. Abi ne voulait pas qu’il aille mal mais elle ne comprenait pas non plus pourquoi il la détestait tant. Pourtant elle s’excusa quand même. Parce qu’une gifle ne réglait pas le problème, elle le savait. La violence n’engendre rien de bon, c’est pour çà qu’avec Christer, ils avaient fait le choix de ne jamais en venir à çà. Seulement aujourd’hui il avait été un peu trop loin et elle avait craqué. Elle s’excusa à demi-mot et vint ensuite s’asseoir à ses cotés. Le jeune garçon semblait calmé et elle lui prit la main comme pour lui montrer qu’il pouvait avoir confiance en elle.

Mais il refusait quand même son aide. Il ne voulait pas parler, ni à elle, ni à quelqu’un d’autre. Elle désespérait un peu. Neal s’enfonçait dans sa violence et elle avait peur qu’un jour il s’en prenne à quelqu’un d’autre qu’elle. Elle pouvait le supporter mais une autre personne n’accepterait pas comme elle. Elle resserra sa main autour de celle de son fils quand il souffla un peu trop fort. Puis elle esquisa un léger sourire quand il proposa de se bruler lui même. C’est vrai qu’il ne l’avait pas raté, çà lui brulait encore et l’on voyait bien la marque sur son poignet, seulement elle ne voulait pas qu’il s’inquiète de çà.

_ Je t’interdit de te bruler. On a pas à être à égalité Neal, en plus je t’ai giflé alors on est quitte...

Elle s’arrêta de parler et le regarda alors qu’il se mit doucement à pleurer. Il lui faisait mal au coeur. Elle avait beau se torturer l’esprit, elle ne comprenait pas d’où venait son mal-être. Elle passa alors un bras autour des épaules de son fils et le ramena contre elle pour le cajoler un peu.

_ Chuut... çà va aller chéri. Tu sais qu’on est là ton père et moi, on est là pour toi si çà ne va pas.

Abigaïl tentait de venir en aide à son fils. Elle aurait voulu qu’il lui parle mais il ne voulait pas, ni à elle, ni même à personne. Elle aurait pourtant tellement voulu l’aider. Elle n’aimait pas le voir mal comme çà. D’ailleurs quand il se mit à pleurer, elle n’hésita pas une seconde avant de passer un bras autour de ses épaules pour le ramener contre elle. Elle resserra aussi sa main autour de la sienne quand il la lui serra. Il semblait avoir peur. L’adolescence n’est pas un moment facile, elle le savait bien. Son fils semblait se perdre un peu dans cette période difficile de sa vie, pourtant elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour lui faciliter la vie. Il n’avait pas à se plaindre, il avait tout ce qu’il voulait.

Çà lui fit vraiment mal au cœur quand il lui dit que çà n’allait jamais. Il disait ne pas vouloir lui parler pourtant il se confiait quand même un minimum. Il lui disait être en colère en permanence. Çà s’était bien un phénomène de l’adolescence. Allez donc savoir pourquoi à cette période, tous les jeunes se sentent en colère contre tout. Elle le resserra un peu plus contre elle mais ce qu’il ajouta ensuite lui fit mal. Elle le regarda, fronçant un peu les sourcils. Qu’avait-elle fait pour qu’il lui en veuille ? c’était donc bien elle qui était le problème. Elle eut soudain peur qu’il ait apprit son passé dans la prostitution. Comment ? Aucune idée, mais c’était possible…

_ Pourquoi tu… qu’est-ce que j’ai fais pour que tu m’en veuilles ?

Abigaïl faisait tout ce qu’elle pouvait pour rassurer le jeune homme. Il semblait tout paumé et apeuré. Çà lui faisait mal au cœur de le voir comme çà et puis surtout elle ne savait pas ce qu’il avait et çà c’était vraiment invivable. Seulement, bien qu’il lui avait dit ne pas vouloir lui parler, il se mit à lui révéler certaines choses, dont le fait qu’il lui en voulait à elle. Çà l’intrigua. Peut-être avait-elle dit ou fait quelque chose pour qu’il se sente mal. Elle se posait beaucoup de questions à ce moment précis. Elle chercha donc à en savoir plus. Elle remarqua le fait qu’il évita son regard mais elle ne dit rien. Elle savait que çà devait probablement être plus facile pour lui de parler sans la regarder. Seulement ce qu’il lui dit la laissa un instant sans voix. La bouche légèrement entrouverte, elle resta à le regarder, surprise et choquée quand même. Ce n’était pas rien ce qu’il disait

_ Je… tu m’en veux parce que j’ai eut d’autres enfants après toi ?

C’était choquant comme truc quand même. Elle n’avait pas fait le rapport avec Martin, elle pensait qu’il parlait de Chloe, Emily et Martin, pas seulement du petit garçon. Elle reprit ensuite, pour le rassurer.

_ Mais çà n’a rien à voir avec toi ou Emma chéri. Ton père et moi, on vous aime tout autant que vos trois petits frères et sœurs. Si on a fait d’autres enfants, c’est parce qu’on le voulait, pas parce qu’on ne vous aimait pas. Vous êtes tout aussi important que les petits.

Abigaïl n’aurait jamais cru pouvoir entendre un truc pareil de la bouche d’un de ses enfants. Neal lui reprochait d’avoir eut d’autres enfants après lui. Serait-ce une preuve d’égoïsme ? çà y ressemblait beaucoup. Abi cherchait à comprendre mais le jeune garçon se leva et partit à la fenêtre, elle se leva alors également, seulement elle resta là où elle était, ne voulant pas trop le brusquer. Mais le pire arriva quand il lui dit qu’elle aimait plus Martin que les autres. Serait-ce pour çà qu’il était dur envers elle ? Parce qu’elle s’occupait un peu plus du petit dernier ? c’était illogique, Martin n’a que 5ans, c’est normal qu’elle s’occupe plus de lui que de Neal qui a 15ans.

_ Quoi ?!! tu rigoles ? tu ne peux pas me balancer çà et rentrer ! Neal, je n’aime pas ton frère plus que toi, où as-tu été chercher un truc aussi débile ?!

Elle était sur le cul là, elle ne comprenait pas du tout et puis c’était complètement absurde surtout. C’est clair qu’elle allait en parler avec Chris, peut-être que lui aussi avait remarqué qu’elle faisait des différences, pourtant elle ne s’en était jamais rendu compte. Neal lui mettait des doutes là.