_ Comment ça vous n’avez pas eu le temps ? Vous vous foutez de qui là, Monsieur Weathes ?
Le regard braqué sur un jeune étudiant de première année, Walter Andersen fronça les sourcils. Il avait face à lui un jeune homme qui ne semblait pas avoir compris que les années lycées étaient bel et bien terminées et qu’à présent il était véritablement dans la cour des grands, à l’université. Les études n’étaient pas une chose facile, il fallait bosser, lire, prendre des notes, apprendre et retenir tout un tas d’informations utiles ou non. Posant sa mallette sur son bureau, Walter ne quitta pas du regard son étudiant et repris, haussant encore un peu plus le ton.
_ Dans mon casier demain, à 8h pile sinon je vous colle un zéro, nous sommes bien d’accord ?
L’étudiant fit un signe de la tête et le remercia de lui accorder une deuxième chance puis il quitta rapidement la salle de cours, se dépêchant d’aller rejoindre les autres étudiants dans l’amphithéâtre situé dans le bâtiment d’à côté. Walter termina de ranger ses affaires et sortit à son tour. Il passa rapidement au secrétariat puis alla rejoindre sa voiture, sur le parking. Prenant place, il souffla avant de démarrer tout en étant bien content d’avoir terminé sa journée de travail. Walter était avocat mais il passait quelques heures par semaine à l’université pour donner quelques cours et à la fin de la semaine il était épuisé. Seulement la semaine venait de commencer et il sentait déjà la fatigue s’accumuler.

Après plusieurs minutes la voiture de Monsieur Andersen s’arrêta devant une jolie villa, celle de sa petite famille. Il coupa le contact, pris ses affaires et fouilla dans la boîte à gants avant d’en sortir un petit paquet. C’était pour sa femme, il était passé lui acheter quelque chose entre midi et deux. En rejoignant sa maison, il faillit se prendre les pieds dans un jouet qui traînait sur le sol et il pesta tout seul. Puis il ouvrit la porte d’entrée et cria, signalant donc qu’il était à la maison.
_ Hey les mioches. Y’a encore un jouet qui traîne dehors. J’veux qu’il soit rangé avant l’heure du dîner.
C’était sa façon de parler, de dire les choses. Il adorait ses enfants mais il était parfois dur avec eux, trop dur. Il déposa alors sa veste de costume sur le porte manteaux ainsi que sa mallette sur un des meubles et s’aventura jusqu’au salon, lançant alors.
_ Chérie ? Je suis rentré.

Le début de semaine était toujours un peu difficile mais on y échappait pas. Abigail avait passé la matinée au centre où elle travaille. Elle avait réussit à faire parler un petit bonhomme de 8ans, cela faisait quelques temps qu'elle tentait de lui faire prendre la parole mais il semblait bloqué. Alors le simple fait qu'il ait réussit à lui dire ce qui n'allait pas ce matin, çà l'avait mise de bonne humeur. Elle avait réussit à l'aider et elle en était fière.

Travaillant à mi-temps, elle quitta le centre au alentour de 13h puis elle passa faire quelques courses avant de rentrer à la maison. C'était reposant d'avoir la maison vide de temps en temps. Ce fut de courte durée bien entendu. Juste le temps de nettoyer la maison et de ranger un peu les chambres des enfants. À 16h20, elle partit chercher les petits. Tous sauf Neal, qui lui, ne voulait pas toujours que maman vienne le chercher au collège. Abi ne protestait pas et le laissait prendre son vélo.

Quoi qu'il en soit, elle les fit gouter puis du crier un peu pour les faire monter dans leurs chambres pour l'éternelle corvée des devoirs. Autant avec Chloe et Maya, çà allait tout seul, bah avec Emilie, c'était tout autre chose. Par contre, Logan trainait au salon devant les dessins animés. C'est bien d'avoir 4ans !!

elle eut un sourire quand elle entendit son homme rentrer. Il n'y a pas à dire, il avait une façon bien à lui de parler aux enfants. Mais il était complètement différent avec elle. Elle quitta ses fourneaux pour aller le rejoindre au salon. D'ailleurs Logan repartait à la télé alors qu'il avait été faire un bisou à son papa.

_ Je suis là... sourit-elle en s'essuyant les main dans un torchon... çà été ta journée ? Reprit-elle en lui déposant un petit bisou...

Après une journée chargée, Walter fut content de pouvoir rentrer chez lui. Il l'était d'autant plus qu'il avait un petit cadeau pour sa femme et qu'il savait que son geste et sa surprise lui ferait plaisir. Après avoir déposé sa mallette et avoir retiré sa veste, il fit savoir à Abigaïl qu'il était à la maison. C'est alors que le jeune Logan fit son apparition et Walter le pris dans ses bras le temps d'un bisous puis il le laissa repartir, sachant déjà qu'il allait s'installer devant les dessins animés. Se redressant, un sourire charmeur se dessina sur ses lèvres quand il vit arriver Abigaïl. Il eut même le droit à un bisous.
_ Ouais, bonne journée dans l'ensemble. Et la tienne ? Pas de souci avec les monstres ?
Walter aimait savoir quand les enfants faisaient des bêtises, quand ils avaient été sages comme des images, quand l'un d'eux était tristounet ou malade. Prenant le torchon des mais de la jeune femme il le posa près du meuble le plus proche et embrassa à son tour sa femme avant de lui tendre un petit paquet. Il s'agissait d'une paire de boucles d'oreilles, en argent. Elles étaient vraiment belles et elles avaient plu à Walter. Elles seraient parfaites pour Abigaïl, les deux petits diamants lui iraient parfaitement.
_ Tiens mon cœur. Je me suis arrêté à la bijouterie tout à l'heure.
Ce n'était pas rare que Walter fasse des petits cadeaux à sa femme. Il l'aimait et il aimait la gâter ainsi que lui montrer ses sentiments par des mots tendres ou des petites attentions. De temps en temps donc il revenait à la maison avec quelque chose pour elle. Ca pouvait être un bouquet de fleurs, un bijoux ou bien des fois il se lançait dans un vêtement. C'était plus rare car Walter n'était pas un grand connaisseur question fringues et mode mais il connaissait un minimum ce que sa femme aimait mettre. Et puis des fois il lui offrait un dîner en tête à tête dans un splendide restaurant et généralement ce genre de soirée était des plus magnifiques.

C'est à ce moment là que Neal sortit de sa chambre. Il descendit quelques marches des escaliers mais en voyant son père il se pressa de remonter. Walter l'aperçu et lança.
_ Ben t'es bien élevé toi, même pas de bonsoir.
Walter reposa son regard sur sa femme et il enchaîna.
_ Au fait, ce week-end mes parents font un grand repas au château, faut leur donner notre réponse demain. Ca te dit ou tu voulais que l'on fasse quelque chose tous ensemble...ou à deux ?
Il lui sourit et l'embrassa dans le cou. Oui, ses parents organisaient quelque chose pour le week-end et ils voulaient savoir qui venait et qui ne venait pas. En général Abigaïl, Walter et les enfants y allaient, ils avaient rarement décliné l'offre.

Abigail avait l'habitude de venir accueillir son petit mari tout les soirs. C'était comme un petit rituel et à chaque fois il avait droit à un bisou. Sauf quand les enfants étaient trop turbulents et qu'elle n'avait pas le temps de lui dire bonsoir. Mais ce soir çà allait, ils étaient plus ou moins sages. Alors elle lui offrit son bisou du soir et lui demanda comment sa journée s'était passé. Ils étaient mignons tout les deux, toujours à se couvrir de mots doux. Même après 14ans de mariage c'était encore le grand amour entre eux.

_ Cà été. Emilie a encore râlé pour ses devoirs mais elle s'y est mit... enfin j'espère... ria t'elle...

bah oui, Emilie avait effectivement acceptée de monter dans sa chambre, mais il était fort probable qu'elle avait délaissée ses devoirs pour ses poupées. Quoi qu'il en soit, Abi ira vérifier tout çà un peu plus tard. Pour l'instant, elle répondit au baiser de son homme et un sourire éclaira son visage quand il lui offrit une petit boite. Il était adorable.

_ Tu n'aurais pas du... elles sont magnifiques chéri... merci !

Oui, il n'aurait pas du, mais çà lui faisait plaisir toutes ces marques d'affections. Elle passa une main sur la nuque de son homme et lui offrit un baiser un peu plus prononcé pour le remercier. À peine l'avait-elle lâché que Walter se mit à parler à Neal. Abi sourit en le voyant tourner les talons.

_ Tu pourrais dire bonsoir à ton père Neal !

Mais bon, elle lâcha un petit rire alors que Walter lui bécotait son cou. Il semblait d'humeur câline ce soir. Çà annonçait une bonne soirée tout çà !

_ Pourquoi pas, j'aime bien les diners de tes parents... on se fera un truc tout ensemble le week-end prochain... et puis on peut ce faire un truc à deux ce soir... reprit-elle plus bas en un regard coquin.

Walter avait toujours su, quand ses enfants étaient plus petits, que certains d'entre eux n'aimeraient pas aller à l'école et que par conséquent il y en aurait qui feraient des histoires pour y aller, pour apprendre leurs leçons ainsi que pour faire leurs exercices. Il savait aussi que certains d'entre eux ne seraient pas scolaires et qu'ils ne feraient pas de grandes études. Il n'avait rien contre le fait de ne pas faire d'études, même si lui en avait fait, il ne voulait pas à tous prix que tous ses gamins allaient à l'université mais il souhaitait avant tout que chacun d'entre eux travaillent et soi heureux. Il fit donc un petit signe de la tête quand il entendit sa femme parler de la petite Emilie. Ca ne l'étonnait plus mais il valait mieux pour elle qu'elle ait ouvert un cahier et qu'elle se soit mise au travail. Il remarqua que son petit cadeau fit plaisir à Abigaïl et il rétorqua donc.
_ Mais je t'en prie pour cœur.
Et c'était bien parce que les boucles d'oreilles étaient magnifiques qu'il les avaient prises. Abigaïl était une belle femme et Walter aimait la voir avec de beaux bijoux. En plus elle aimait cela elle aussi alors Walter n'avait pas hésité.L'avocat continua en lui parlant du week-end. Ses parents organisaient un repas, comme bien souvent et il voulait savoir si Abi souhaitait y aller ou si elle préférait faire autre chose. A sa réponse il la regarda et lui offrit un grand sourire. Walter approcha sa femme un peu plus près de lui, jetant en même temps un regard vers le salon, vérifiant que leur petit dernier n'étaient pas dans les parages et qu'il avait bien les fesses collées sur le canapé ainsi que les yeux rivés sur l'écran de la télévision. Une fois qu'il fut sur qu'aucun de ses enfants n'étaient dans les environs, il pencha légèrement sa tête sur le côté et chuchota à Abigaïl.
_ Bien Madame Andersen. Quelque chose à deux ce soir ? Hum...comme...une partie de cartes ? C'est bien à ça que vous pensez, non ? Alors ça me va.
Il lui fit un clin d'œil et l'embrassa de nouveau.
_ Bon, alors je dirai à mes parents que nous venons ce week-end.

A l'étage, à ce même moment, un jeune garçon quitta la salle de bain. Neal se passa une main dans ses cheveux mouillés et rejoint sa chambre, situé à l'autre bout du couloir. Mais en entrant dans la pièce il eut une mauvaise surprise. Sa chambre, qui avait été rangée la veille, était sans dessus dessous. Plissant alors les yeux, il cria.
_ Les fiiiilleeeees, j'vais vous coller au mur.

Walter leva rapidement la tête en entendant son fils crier. Il souffla alors et reposa son attention sur Abigaïl.
_ J'avais oublié qu'on avait un jeune ado à la maison. J'pense que j'vais le refiler à mes parents. Ca nous fera des vacances, lança t-il en riant. Tu veux que je m'occupe du repas ou c'est fait ?

Abigail adore quand son homme rentre du boulot. À chaque fois, ils s'accordent un petit moment tendresse où ils se racontent leur journée et parlent des enfants. C'était comme un petit rituel qui lui plaisait beaucoup. Évidemment Emilie revenait souvent dans la conversation. La miss est infernal et les bêtises c'est à longueur de journée avec elle. Quoi qu'il en soit, là, Abi avait passé une excellente journée et la soirée s'annonçait tout aussi bonne. Déjà le cadeau de son homme lui plaisait beaucoup. Qui aurait cru un jour que la petite fille pauvre et orpheline raffolerait des bijoux une fois adulte !

Walter lui bécotait son cou tout en lui parlant du week-end. C'était bien quelques chose qui la faisait fondre çà. Les baisers dans le cou, pas les projets du week-end. Enfin tout dépends du projet xd. Mais bon, elle accepta un diner en famille. Elle aimait passer du temps avec la famille de Walter, c'était devenu la sienne avec le temps. Elle, elle n'avait plus personne de son coté alors elle compensait comme çà.

Elle eut un sourire espiègle et un brin coquin quand il la rapprocha de lui. Les mains autour du cou de son homme, elle ne quittait pas son regard alors qu'il la taquinait un peu. Elle adorait çà.

_ Une partie de carte... pourquoi pas... sourit-elle tout autant que lui...

elle répondit à son baiser puis sourit en entendant Neal crier en haut. Une grande famille c'est génial, mais il n'y a jamais de moment calme et c'est difficile de se retrouver en amoureux. Elle offrit un sourire à son homme puis se détacha de lui.

_ Tu peux aller vérifier le repas, c'est le feu... moi je vais monter m'assurer qu'il n'étrangle personne... plaisanta t'elle en riant.

Elle monta d'ailleurs directement et elle alla voir Neal dans sa chambre.

_ Pourquoi tu cris trésor ?

Walter savait très bien que sa femme n'avait pas l'intention de faire une partie de cartes avec lui mais qu'elle parlait d'autre chose. Il en avait envie, bien évidement mais il n'avait pas pu s'empêcher de la taquiner un peu, comme bien souvent. Il lui lança un nouveau sourire avant de lancer.
_ Okay, je m'en occupe.
Puis il la laissa filer à l'étage, afin de vérifier si le jeune Neal arriverait à calmer sa colère qu'il éprouvait contre ses petites sœurs. C'était souvent comme ça, quand leur fils aîné était en colère c'était toujours contre ses soeurs et très rarement contre son petit frère. Il fallait dire que quand les trois chipies s'y mettaient elles pouvait se montrer terriblement casses-pieds. Et puis Neal était certainement plus calme avec Logan par solidarité masculine. Walter se dirigea donc dans la cuisine, jeta un rapide coup d'oeil au plat qui était en train de chauffer puis se lava les mains. L'odeur qui se dégageait de la casserole était agréable et il remercia dans sa tête Abigaïl quand il compris qu'elle leur avait fait des pâtes à la carbonara, un plat qu'il aimait beaucoup.

A l'étage le jeune adolescent lança sa serviette sur son lit et se retourna en voyant sa mère. Il balaya sa chambre du regard et tendit la main, lui montrant alors dans quel état était sa chambre.
_ Regarde ça. Tu trouves ça normal toi que les p'tites foutent le bazar dans ma chambre ? J'l'avais rangé hier, elle était propre et là y'a des tas de trucs par terre et y'a même...
Il fit une légère pose et avança de quelques pas avant de se baisser et de ramasser une poupée barbie. Neal fixa sa mère et lui tendit le jouet. Enervé, il repris.
_ Une barbie. Purée, elles me gonfle ces petites pestes.

Pendant ce temps Walter baissa le feu et termina de mettre la table. Il aimait bien que ses enfants participent aux tâches ménagères mais il se dit qu'ils se chargeraient de débarrasser la table. Il rejoignit ensuite sa femme et son fils et lança à Abi.
_ C'est quoi le souci ?
Il n'eut pas besoin de réponse car ses yeux se posèrent sur la chambre de Neal. Walter fronça les sourcils et souffla. Il avait vu la chambre de son fils rangée, ce matin même, avant de partir travailler il était allé lui souhaiter une bonne journée. L'homme se passa une main dans ses cheveux et gueula un coup, tournant la tête vers le couloirs pour que les enfants l'entendent.
_ J'veux voir tous le monde dans la chambre de Neal. Maintenant.

Abigaïl finit par laisser son homme jeter un oeil au repas alors qu'elle monta à l'étage vérifier que Neal ne soit pas entrain d'étrangler l'une de ses soeurs. Mais le jeune homme avait beau crier, il était quand même dans sa chambre. Elle lui demanda alors ce qu'il avait mais ce n'était pas compliqué à deviner. Sa chambre était sans dessus dessous, un vrai chantier. Cela dit, elle eut un sourire amusé quand il lui donna une Barbie. Neal avait horreur des trucs de filles, il n'avait donc pas de chance d'avoir trois petites soeurs.

_ Je vais ranger, pas la peine de crier comme çà...

Abi était du genre un peu laxiste. Elle ne voyait pas le mal nulle part et les chamailleries de ses enfants la faisait souvent sourire. Elle était tout le contraire de son homme. D'ailleurs celui-ci arriva rapidement et très vite, il se mit à crier après les enfants.

_ Ce n'est rien Walter, je vais tout remettre en ordre...

çà ne la dérangeait pas de le faire. Mais bon, les enfants arrivèrent plus ou moins rapidement. Logan était déjà dans la chambre de son frère à se rouler dans son lit. Bah oui c'était marrant de se rouler un peu partout et puis le petit aime bien trainer dans la chambre de son frère. il n'y a que dans les chambres de ses soeurs qu'il aime mettre le bazars. et puis çà lui arrive souvent de torturer les poupées de ses soeurs hihi.

Une fois à l'étage, et plus exactement dans la chambre de son fils, Walter poussa une gueulante, faisant comprendre à tous ses enfants qu'il voulait les voir le plus rapidement possible dans la chambre de Neal. Le fait de mettre une chambre sans dessus dessous l'agaçait au plus au point, surtout que Neal s'était donné du mal pour bien ranger sa chambre. Ses livres avaient bien été remis sur les différentes étagères, les vêtements soigneusement rangés dans son armoire et ses jeux vidéos ne traînaient plus. Non, la veille et ce matin, tout était impeccable et voilà que maintenant le pauvre Neal avait sa chambre en pagaille. Il vit son fils souffler et pencher la tête et quand Abigaïl lança qu'elle allait s'en occuper il repris.
_ Pardon ? Certainement pas Abi. Ils vont le faire, ils sont grands.
Oui, oui, leurs enfants n'étaient plus des petits et c'était la moindre des choses qu'ils réparent leurs bêtises. Walter n'allait pas laisser sa femme tout ranger alors qu'elle avait bien mieux à faire. A quoi cela servirait-il qu'elle le fasse à la place du ou des coupables ? Ca arrangeait les gamins mais ça ne leur rendrait pas service. Apercevant Logan se rouler dans le lit de son grand frère, Walter le pris par le bras avant de le relever et de le mettre debout sur le sol.
_ Sors de là Logan, c'est assez le bazar comme ça, n'en rajoute pas.

Une fois que tout le monde fut dans la chambre de Neal, Walter fronça les sourcils et regarda ses trois petites filles les unes à la suite des autres. Il était énervé et ça devait se lire sur son visage. Croisant les bras, il ajouta, sèchement mais sans crier.
_ Celle qui s'est permise de foutre le bazar dans la chambre de Neal a intérêt à tout ranger et je lui conseille de se bouger rapidement les fesses. Et ci, jeunes filles, vous vous êtes mises à plusieurs pour cette belle bêtise, vous vous y mettez toutes les deux ou toutes les trois.
Walter ne parla pas de Logan. Il se disait que ça ne pouvait pas être lui étant donné qu'il avait été en bas, dans le salon, en train de regarder les dessins animés. C'était donc une des filles...ou plusieurs.
_ C'est compris ? On passe à table dans dix minutes alors vous vous mettez au boulot tout de suite.

Les filles avaient mis le foutoir dans la chambre de leur frère. Elles étaient insupportables parfois. Abigail en venait même à penser qu'avoir des filles s'était plus de boulot que d'avoir des garçons. Mais bon, elle n'avait pas de préférence et les aimait tous pareil. Par contre Walter était beaucoup moins conciliant qu'elle. Il râlait et évidemment, il refusa qu'elle range tout. Elle lui lança un regard mais ne répondit pas. Par moment, on aurait vraiment pu croire qu'il faisait d'elle ce qu'il voulait. Elle s'effaçait parfois, c'est vrai. Mais là, çà lui faisait mal au coeur de voir les bouilles de ses trois princesses toutes tristes de se faire disputer. Logan, lui, s'en fichait pas mal, il était partit dans sa chambre pour jouer avec ses petits soldats.

Une fois qu'il eut finit de leur passer un savon, Abi le suivit au salon, offrant une caresse dans les cheveux de Maya en passant, puis elle suivit son homme. Cela dit, elle protesta un peu, calmement, une fois qu'ils furent en bas.

_ T'es trop dur avec eux. Ils sont petits, tu pourrais être un peu plus conciliant...

oui, il était trop sévère et elle, elle ne l'était pas assez. C'était tout ou rien avec eux mais Abi aimerait bien que son homme crit un peu moins, surtout qu'il ne voyait pas beaucoup les enfants avec son boulot. Mais bon, c'est un excellent père quand même. Elle repartit à la cuisine et dressa la table avant de sortir les bouteilles d'eau et de jus d'orange pour les enfants. Oui, avec Abi, ils avaient le choix. Elle aimait leur faire plaisir.

C'était vrai que Walter n'était pas toujours bien tendre, non. Il n'aimait pas qu'on se foute de lui, qu'on lui désobéisse ou encore que l'on fasse tout et n'importe quoi. C'était comme ça dans sa salle de cours mais également comme ça chez lui. En montant donc dans la chambre de Neal, il ne pu s'empêcher de hausser le ton sur ses filles et de leur dire de tout remettre en ordre, c'était la moindre des choses. Mais une fois en bas il se rendit compte qu'Abigaïl était une fois de plus pas tout à fait d'accord avec sa façon de faire. Il ne dit rien pendant quelques secondes et fixa le jus d'orange qu'elle sortit. Ca, ça l'agaçait également mais il se força de se taire à ce sujet et repris, plus calmement.
_ Ils sont petits en effet mais ils sont assez grands pour réparer leurs erreurs. Tu crois que ranger à leur place leur rend service ? Tu crois qu'en ne disant rien on agit bien ? Moi non Abi, tu le sais. Les filles ont mis la pagaille dans la chambre de Neal, elles rangent point barre. Ni toi, ni Neal, ni moi n'avons à nous y coller. Elles font des bêtises, elles réparent, voilà tout.
Walter ajouta le pain ainsi que le sel sur la table avant de lancer, relevant le regard sur Abigaïl.
_ J'suis peut être trop dur, sauf que toi tu ne l'es pas assez. C'est comme ça, j'te fais aucun reproche chérie mais faut bien qu'il y en ait un des deux qui soit plus dur que l'autre.
Bon, Walter était vraiment plus dur que sa femme mais d'après lui il le fallait. C'était important de mettre des règles à ses enfants et de faire en sorte qu'elles soient respectées.
_ Tu voulais quoi, que j'leur dise bravo les filles ? Non, là j'suis pas d'accord.

Il s'adossa alors au plan de travail et tourna la tête pour jeter un petit coup d'oeil à la fenêtre. La nuit commençait à tomber et il aperçu son voisin rentrer du travail. Il détourna le regard pour le reposer sur Abi. Elever cinq enfants était une tâche bien compliquée par moment. Il continua.
_ Ca m'amuse pas de passer pour le méchant, car oui, j'passe pour le méchant, je le sais, je le vois sur leur visage, je le sens mais j'suis comme ça, dur, sec, j'veux ça file droit, c'est tout.

Abigail n'avait pas beaucoup d'autorité, elle en était consciente mais elle faisait partit de ces gens qui pensent que l'éducation ne repose pas uniquement sur des règles et des punitions. Les enfants apprennent de leurs erreurs et ils ont besoin d'être guidés, pas d'être commandés comme à l'armée. Walter, c'était tout l'opposé d'elle. Et forcément, çà leur arrivait de se disputer à cause de çà.

_ Je suis d'accord avec toi, elles font une bêtises, elle doivent réparer. Mais ce n'est pas une raison pour leur hurler dessus. On a l'impression d'être à l'armée avec toi, tout le monde doit tracer, c'est fatiguant.

Elle ne criait pas, non, elle se montrait juste honnête. Mais bon, autant parler dans l'oreiller d'un sourd. Walter est comme çà. D'ailleurs elle lui lança un regard alors qu'il lui disait qu'elle n'avait aucune autorité, pourtant elle arrivait quand même à se faire obéir des enfants.

_ Tu peux être dur sans leur faire peur.

Oui, elle était consciente que parfois les petits avaient peur de leur père. Logan le lui avait déjà dit et elle était certaine que c'était pareil pour les filles ou Neal. Elle s'installa face à lui, contre la table et le regarda alors qu'il reprit. Au moins il était conscient de ce qu'il faisait.

_ Tu devrais prendre un peu sur toi et te montrer plus souriant et joyeux avec eux. Ils vont finir par croire que tu n'es là que pour crier.

Depuis toujours entre Abigaïl et Walter il y avait des tensions à propos de l'autorité et des enfants. Cependant Walter ne s'en faisait pas car ça n'avait, heureusement, jamais mis leur couple en péril, même si parfois quelques disputes éclataient à cause de cela et qu'entre Abi et lui il y avait un certain équilibre. Mais bon, il trouvait qu'elle laissait passer trop de choses et elle trouvait qu'il était trop sévère et exigeant. Sa femme n'avait pas tord, Walter était comme ça et il le reconnaissait volontiers. Pourtant quelque chose l'embêtait, le fait de savoir qu'il foutait la trouille à ses gosses. Walter ne voulait pas leur faire peur, non, pourtant c'était le cas. Il suffisait parfois qu'il rentre dans une pièce pour que les petits se taisent, c'était bien une preuve qu'au fond d'eux ils le craignaient. Il leva alors la tête quand Abigaïl parla d'armée et enchaîna.
_ Ouais l'armée, quand même Aby, j'en ai encore collé aucun au mur.
Ca ne le faisait pas rire mais il devait admettre que sa femme avait raison, il gueulait, souvent, toujours presque. Quand un de ses enfants faisait une bêtise, Walter haussait le ton en permanence. Il ajouta.
_ Ouais, j'peux être dur sans leur faire peur, certainement...j'aime pas qu'on se foute de moi Abi, c'est tout.
Jetant un autre regard à la table, il se dit que tout y était et que dans quelques minutes il pourrait appeler les petits pour venir manger. La suite du discours d'Abigail fit souffler Walter qui pris un chiffon et le remis à sa place avant de lancer.
_ Okay Abi...Je...Okay. Mais hors de question de tout laisser passer. Là ils vont descendre manger, ils ont intérêt à bien se tenir, pas comme y'a deux jours quand Neal à fait l'andouille. Ils ont tous suivis ensuite, c'était fatiguant. Et j'fais des efforts si tu en fais de ton côté, j'suis moins dur et tu l'es un peu plus...On fait ça ?
Walter voulait que sa femme ait un peu plus d'autorité également. Elle en avait, c'était vrai mais elle laissait passer trop de choses d'après lui. Avec les plus petits tout allait toujours bien mais Walter avait déjà remarqué que Neal pouvait répondre et mal mener sa mère même s'il l'aimait énormément. Il passa près d'elle et lui colla un baiser sur les lèvres avant d'appeler la petite tribu pour passer à table.