Abigail travaillait quelques fois les après-midi. Elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour rentrer avant les enfants mais il arrivait quelques fois qu'elle doive rester un peu plus longtemps et alors c'est Walter qui s'occupait des petits. Aujourd'hui, c'est ce qu'il se passait. Abi l'avait appelé pour prévenir de son retard et elle avait finit ses dossiers et reçut son rendez-vous de dernière minute avant de prendre la route vers la maison. En 15mn, elle fut arrivée et là, bien entendu, elle se fit assaillir de bisous par les enfants qui lui laissèrent à peine le temps de rentrer. Elle en rigola comme à chaque fois. Elle adorait leur façon de l'accueillir chez elle. Mais évidemment, elle nota l'absence de Maya. C'est la que la panique commença à monter. Les cri fusèrent entre les époux Andersen. Abigail était certaine que çà venait de lui, fallait toujours qu'il réussisse à martyriser l'un des enfants et là c'était Maya. Elle avait beau lui dire que la petite n'allait pas bien dans sa petite tête, rien n'y faisait, il ne comprenait pas.

Abigail alla pour appeler la gendarmerie mais c'est à cet instant qu'ils reçurent un appel de l'hôpital. Maya avait apparemment eut un accident et était dans un état critique. Abigail était déjà en larmes alors qu'ils n'avaient même pas encore quitté la maison. Évidemment, ils firent rapidement le chemin jusqu'à l'hôpital. Ils avaient préalablement confié le reste des enfants à une voisine, leur expliquant un peu la situation rapidement. Une fois arrivés, ils se précipitèrent vers le bureau des admissions et là, on les amena à un médecin. Abi était paniquée. Ses enfants s'était toute sa vie et elle ne supportait pas de les voir souffrir. Elle avait surtout la hantise d'en perdre un. Elle n'en pouvait plus de pas pouvoir la voir mais elle écouta le médecin. Quoi qu'écouter n'était pas le terme exact. Çà raisonnait dans sa tête... « plusieurs fractures », « côtes brisées », »lésions de la moelle épinière »... c'était beaucoup trop de trucs à assimiler pour une maman. C'était beaucoup trop de blessures pour un petit ange comme Maya. Quand le médecin leur dit où était la petite, Abigail lança un regard paniqué à son mari avant d'avancer vers la chambre. Quand elle entra, elle resta un instant interdite en regardant l'état de son bébé. Elle était toute cassée de partout et elle était inconsciente.

_ Mon dieu...

elle avait soufflé çà tout bas alors que les larmes roulaient sur ses joues sans qu'elle ne puisse les arrêter. Elle finit par avancer tout de même et s'installa sur un siège à coté de lit. Elle regardait son bébé et passa une main dans ses cheveux avant de lui parler un peu. Le temps semblait ne plus avancer. Abi ne pleurait plus mais ses yeux était rougis et surtout la peur se lisait sur son visage. Elle ne quittait pas la main valide de sa princesse qu'elle caressait de son pouce. Et puis elle se réveilla enfin. Une infirmière vint lui retirer le tube qu'elle avait dans la bouche et Abi resserra sa main sur celle de sa fille tout en caressa un peu ses cheveux. Elle allait lui parler, mais la fillette commença, parlant à son père. Abi lança un regard à son homme puis elle jugea préférable de rassurer sa puce, même s'il fallait qu'elle lui parle.

_ C'est rien mon ange, papa n'est pas fâché... tu nous as fait peur tu sais, je t'ai toujours dis de ne pas sortir toute seule, c'est dangereux. Tu ne rentreras pas à la maison ce soir chérie, il faut que tu guérisse un peu avant. Mais je resterais dormir avec toi, je te laisse plus toute seule, d'accord ?

Abigail était furieuse lorsqu'elle était rentrée et qu'elle avait vu que Maya n'était pas à la maison. Évidement avec les enfants, elle avait vite su que Walter avait de nouveau piqué une crise et que cette fuite était de sa faute. Mais bien entendu, monsieur n'était pas de cet avis. C'est fou ce qu'il pouvait la mettre hors d'elle par moment.

_ Elle n'a que 6ans !!! tu devais la surveiller et non pas la laisser sortir tout seul, t'es inconscient ma parole !

Évidemment elle ne mit pas longtemps avant d'appeler la gendarmerie. Qui sait sur qui elle pouvait tomber en ville. À 6ans on ne voit pas le danger, Abi était folle d'inquiétude et lorsqu'elle reçu un appel de l'hôpital, elle était juste pleine de peur. Les larmes roulaient déjà sur ses joues alors que Walter se radoucit en venant lui prendre sa main et le téléphone. En moins de 5 minutes, les enfants étaient chez la voisine et ils prirent la route en direction de l'hôpital. Elle tremblait de peur et la main de son homme sur sa cuisse ne l'apaisait que très peu. Ce fut encore pire une fois sur place. On lui annonçait que sa princesse était toute cassée de partout et qu'en plus elle ne marcherait plus. Sa vie s'écroulait d'un seul coup. Son bébé devait renoncer à tout ses rêves. Comment peut-on dire çà une petite fille de 6ans ? Walter avait beau lui dire que leur petite était forte, elle n'y croyait pas plus que çà. C'était une fillette, c'est tout.

Quand ils entrèrent dans la chambre, ce fut le choc de plus. C'était tellement impressionnant de la voir comme çà. Mais ils devaient se montrer fort pour leur bébé. Alors Abi alla s'installer près d'elle puis elle fit tout son possible pour la rassurer en caressant ses cheveux et en lui disant qu'elle ne la laisserait pas toute seule. Elle restera avec elle à l'hôpital jusqu'à ce qu'elle puisse sortir. Abi eut d'ailleurs un léger sourire quand la miss lui dit qu'elle n'avait pas son doudou. Elle allait lui répondre que Walter irait le lui chercher mais c'est à ce moment là qu'un infirmier arriva avec un plateau repas et pour ne pas changer, Walter se fit remarquer. Abi sursauta quand il fit tomber le plateau et lorsqu'il parla des jambes de leur fille, elle resta à le fixer, complètement ahurie. Comment pouvait-il dire çà devant elle ? Aussi brutalement ? Évidemment que çà fit réagir Maya. Abi ne savait pas quoi faire sur le coup, elle regarda sa fille hurler après son père. Lâche comme il était, il venait de sortir en lui laissant la responsabilité de calmer leur fille. Abi finit par réagir tout en essayant de calmer Maya qui s'agitait un peu trop.

_ Chérie, calmes-toi ! Çà va aller mon ange, je suis là... tes jambes sont... elles ne répondent plus c'est vrai. Tu as été gravement blessé dans cet accident mais tu vas aller bien. Tu ne rejoueras plus au rugby c'est vrai, mais je te promets qu'on trouvera autre chose que tu aimeras tout autant. Je te quitterais plus mon bébé, je te le promets.

Elle s'était levé pour s'installer près d'elle et la cajoler autant qu'elle le pouvait. Les prochaines semaines allaient certainement se révéler très difficile, mais Abi ferait tout son possible pour l'aider à s'en sortir.

Abigail était hors d'elle. Maya avait disparu et lui, çà ne semblait pas l'inquiéter plus que çà. Nan mais quel père peut se montrer aussi imprudent avec sa fille de 6ans. C'est à peine si elle oserait lui laisser les enfants maintenant. Et le pire c'est qu'il osait lui dire qu'il en avait 4 autres à surveiller. Nan mais c'est la meilleure celle là. Par contre quand il dit « celle-là » pour qualifier Maya, c'est des éclairs qui passèrent dans les yeux de la rouquine.

_ Maya ! C'est Maya !! combien de fois je vais devoir te dire de leur montrer un peu plus d'intérêt ?! Ce sont tes enfants Walter, pas tes chiens !

Oui, elle était en colère mais tout se transforma en peur et en panique quand l'hôpital appela. Ils y allèrent rapidement et Walter s'était adoucit. Peut-être regrettait-il. Quoi qu'il en soit c'est de bien mauvaises nouvelles qu'ils apprirent en arrivant ici. Leur bébé était cassé de partout et elle ne remarcherait plus. 6 ans. Elle n'a que 6 ans et déjà sa vie prends un tournant dramatique.

Une fois dans la chambre, Abi resta tout proche de son bébé et elle la rassura de son mieux pour qu'elle ne s'inquiète pas trop. Le médecin avait dit d'attendre quelques jours. Abi voulait donc attendre un peu avant de lui parler de ses jambes. Mais c'était sans compter sur Walter et ses bourdes à répétitions. Évidemment Maya passa en mode panique totale et Walter ne trouva rien de mieux que de s'enfuir. Abi pleurait maintenant mais elle tentait de calmer sa princesse qui était entrain de réaliser que ses rêves étaient réduits à néant. Jamais elle ne deviendra championne de rugby.

Maya se montra très cruelle dans ses paroles. Abi ne put retenir ses larmes alors que sa petite puce de 6 ans lui disait qu'elle ne s'intéressait à elle que lorsqu'elle était blessée. Abi avait vraiment l'impression d'être une mauvaise mère. C'est vrai, une bonne mère ne se ferait pas incendier comme çà. Maya la détestait et elle ne savait pas quoi faire pour lui faire comprendre qu'elle l'aime tout autant que Logan ou les autres. Son coeur faisait mal, comme s'il se brisait en plein de petits morceaux. Abi ne sut quoi lui répondre, elle se contenta de lui serrer sa petite main, bien que la fillette finit par la lâcher pour essuyer ses petits yeux.

_ Je suis désolée chérie...

c'est ce qu'elle lui dit à travers ses larmes quand la fillette parla de Dan. C'était son idole, elle en parlait tout le temps. Abi se promit intérieurement de tout faire pour réussir à contacter ce Dan. Même si sa princesse ne marchera plus, elle veut pouvoir lui offrir cette rencontre qui la fait rêver depuis si longtemps. Maya pensa ensuite à une solution. Abi aurait tellement voulu que le père Noël existe et qu'il puisse lui offrir çà. Mais c'était impossible et son regard le montrait bien. Elle passa de nouveau sa main dans les cheveux de son bébé tout en lui répondant calmement.

_ Le père Noël n'offre pas ce genre de choses ma puce... j'aimerais pouvoir faire quelque chose mais je... on ne peut pas te donner de nouvelles jambes. Mais je te promets de tout faire pour t'aider. Tu veux bien que je t'aide ?

Avec tout ce qu'elle avait dit, Abi commençait à croire que Maya préférait son père. Elle avait l'impression que sa fille la détestait plus que tout et il est évident que çà faisait.

Walter était parfois inconscient et çà avait le don de mettre Abi en rogne. C'est fou ce qu'il pouvait l'énerver par moment. C'est un peu comme si elle avait un sixième enfant à s'occuper. Il faut toujours le surveiller. Bref, là, il avait été trop loin et maintenant ils se retrouvaient à l'hôpital à regarder leur bébé tout cassé. Sa vie allait changer du tout au tout et la leur avec. Elle ne lui en voulait pas encore parce que pour l'instant, c'était juste le moment de pleurer et d'essayer de relever la tête. Elle faisait d'ailleurs tout ce qu'elle pouvait pour sa princesse qui était en mode panique à présent. Encore à cause de Walter qui n'avait pas su garder pour lui ce qu'il pensait. Maintenant il avait fuit et Abi faisait de son mieux pour cajoler et rassurer son bébé. Par contre Maya se montrait assez cruelle avec sa mère. Abi prenait sur elle mais son coeur était en mille morceaux. À cet instant précis, elle était persuadée d'être la plus mauvaise mère au monde. Mais elle restait quand même auprès de son bébé et se montra honnête quand elle lui parla du père Noël. Elle ne voulait pas qu'elle ait de faux espoirs. Elle lui caressait les cheveux pour l'apaiser et la petite commençait enfin à se calmer. C'est là qu'elle lui dit vouloir rester toujours auprès d'elle.

_ Je reste avec toi chérie, je te le promets...

abigail ne savait pas encore comment elle allait s'organiser mais une chose est sure, elle voulait s'occuper elle même de sa fille. Elle voulait être là pour l'aider et la soutenir. Alors s'il fallait qu'elle arrête de travailler, elle le ferait sans hésiter. Elle eut ensuite un sourire alors que Maya lui disait des mots doux presque timidement. C'était mignon comme tout.

_ Je t'aime aussi ma puce... bien plus fort que tu ne peux l'imaginer.

Abi se pencha alors pour lui déposer un bisou sur le front et elle continua ses caresses dans ses cheveux. Elle lui offrit un sourire puis reprit tendrement.

_ Tu veux que j'aille chercher papa ?

Même si tout çà était douloureux et dur à vivre, Abigail ne pouvait pas faire autrement que de rester toute proche de son bébé. Maya avait besoin de soutien, elle avait besoin de comprendre et par dessus tout, elle avait besoin de ses parents. Alors Walter avait fuit mais elle, elle était là pour jouer son rôle de maman à fond. Elle avait merdé en la laissant avec Walter, elle aurait du rentrer plus tôt et ne pas trainer au bureau, rien de tout çà ne serait arrivé et sa princesse serait encore sur ses jambes. Il y avait de la culpabilité, c'est vrai. C'était son rôle de la protéger et elle n'y était pas parvenu, c'était donc de sa faute, tout autant que celle de Walter. Mais pour l'instant, elle n'y pensait pas, elle préférait rassurer Maya qui s'était calmé maintenant. Elles se disaient des mots doux et Abi ne pu que rire un peu quand la petite lui répondit ne pas être une puce mais une rugbywoman.

_ T'es peut-être une rugbywoman mais t'es pas petite puce quand même.

Elle souriait et puis elle n'arrêtait pas de caresser les cheveux de sa princesse. Elle savait que le contact entre elles l'apaisaient. C'est normal après tout, elle n'a que 6ans. Elle lui proposa ensuite d'aller lui chercher Walter. Après tout elle l'aime son papa et Abi était persuadée qu'il ne devait pas être bien lui non plus. Çà la fit sourire quand la petite se mit à analyser son père. Le pire c'est qu'elle avait tout bon dans ce qu'elle disait.

_ Tu as raison, papa nous aime tous très très fort.

Elle était mignonne comme tout. Seulement 6ans mais elle comprends déjà beaucoup de choses. Abigail continua de la regarder, elle ne disait plus rien, remarquant bien que sa petite princesse avait besoin de repos et qu'elle luttait pour avoir les yeux ouvert. D'ailleurs elle finit par lui demander son bisou, comme tout les soirs avant qu'elle ne fasse dodo. Abi lui donna alors son bisou en un sourire.

_ Fais un gros dodo mon ange.

Seulement Maya n'eut pas vraiment le temps de dormir. Elle se mit à vomir et là, Abigail fut en totale panique tout comme la petite. Maya ne pouvait pas tourner la tête à cause de tout les trucs qu'ils lui avaient mis et Abi se leva en catastrophe avant d'ouvrir la porte comme une malade en gueulant.

_ Infirmière !!!!

elle revint aussi vite vers Maya et lui attrapa sa main. Elle tremblait un peu mais heureusement les infirmières arrivèrent très rapidement.

Walter ne montrait pas facilement ses sentiments, elle était bien placé pour le savoir. Mais rien qu'à son regard, on sait déjà ce qu'il pense. Abi a apprit à lire dans son regard avec le temps. Ils se comprennent comme çà et les mots ne sont pas toujours indispensables. Mais c'est vrai qu'avec les enfants c'est différent. Il montre beaucoup plus facilement sa colère que son amour. C'est plus facile pour lui de crier que de dire « je t'aime ». abi le sait et apparemment Maya a déjà réussit à cerner son père du haut de ses 6 ans. Çà faisait sourire Abigail qui trouvait çà très mignon. Même après tout ce qui se passait, la petite blondinette trouvait encore le moyen de défendre son papa. Elle était mignonne comme tout.

_ Papa vous aime tous très très fort. C'est juste qu'il ne trouve pas toujours les mots pour le dire... il est prêt à tout pour nous, pour qu'on soit heureux. Il manque juste un peu de patience mais çà, on ne peut pas le refaire. On l'aime comme çà, pas vrai ?

On ne refait pas le caractère d'une personne. Walter est comme çà et personne n'y peut rien changer. Mais même s'il faisait parfois peur aux enfants, Abi était pourtant persuadée qu'ils l'aimaient tous très fort. C'est leur père après tout.
Maya commença ensuite à somnoler. Abi lui déposa un bisou puis elle la laissa s'endormir. Seulement Maya se mit à vomir et Abi sortit comme une malade pour qu'on vienne s'occuper de sa fille. Les infirmières arrivèrent rapidement alors que Abigail était complètement paniquée en voyant Maya perdre connaissance. Elle aurait bien eut besoin de Walter à ce moment précis mais il n'était pas là. Une fois seule de nouveau avec Maya, elle reprit place à coté d'elle et serra sa petite main jusqu'à ce qu'elle se réveille.

_ Je sais mon coeur, mais çà va aller. Je reste avec toi et il y a tout un tas d'infirmières et de médecins pour te soigner... çà va aller chérie, rendors toi.

Walter avait marché dans les couloirs de l'hôpital pendant un long moment avant de s'assoir sur les sièges de la salle d'attente du service où était sa fille. Il n'était pas sur de ce qu'il pouvait faire, il n'était pas prêt à la revoir et pourtant il en avait envie, du moins il voulait être la pour aider sa fille. Il y avait aussi le problème Abi, il l'avait déçu encore une fois et elle ne le voudrait peut être plus près de leur fille. Il attendit un long moment et au bout d'un moment une infirmière vint le voir pour lui demander s'il n'avait besoin de rien et tout naturellement il demanda des nouvelles de la petite puce, elle dormait... c'était le moment d'y aller alors. Il remercia la belle blonde et alla vers la porte de la chambre de Maya, il y jeta un coup d'oeil pour être sur qu'elle dormait vraiment, Abi semblait aussi être endormie alors s'était parfait. Il entra dans la pièce et alla prendre la petite main de sa fille, elle semblait très fragile. Walter n'était pas croyant, mais il se mit à genoux toujours en tenant la petite main, et il fit une prière à voie basse, c'était plus une supplication qu'autre chose. Il se releva pour aller l'embrasser sur le front et ne s'arrêta pas là.

_ Princesse... je suis désolé pour ce que je t'ai fait. Jusqu'à maintenant j'étais juste un mauvais papa, mais maintenant... je serais toujours là pour réaliser tous tes rêves ma belle. Et si tu le veux Dan en papa, tu l'auras, parce que lui il doit probablement savoir comment prendre soin d'une princesse comme toi...

S'il était aussi sensible, c'était qu'il se croyait seul, que sa aidait beaucoup à s'ouvrir pour lui. Il aimait la solitude, mais n'avait plus vraiment l'habitude d'en avoir depuis qu'il était marié et père de 5 enfants-monstres. Le beau brun, toujours debout et au bord des larmes releva les yeux et vit que sa femme le regardait. Sa carapace n'arriva pas à se remettre en place et il resta en ruine devant sa belle, il n'arrivait pas à paraitre fort pour une fois.

_ Abi ? T'étais réveillée ? T'as entendu...

Walter était revenu à cause de la culpabilité, mais surtout parce qu'il aimait sa famille, qu'il ne pouvait pas les laisser souffrir seul. Il avait fait une courte prière pour sa fille et s'était mis à s'ouvrir à elle parce que seul, c'était plus facile. Il lui dit pleins de belles choses avant de se rendre compte que sa femme avait tout entendu. Il ne se sentait pas mal à l'aise, mais il s'en voulait de ne pas arriver à se montrer fort, car oui, sa carapace refusait de revenir pour ne pas qu'il se montre aussi sensible.

_ Mais... mais je lui ai enlevé ses jambes pour toujours. Elle ne pourra plus jouer au rugby, j'ai brisé tous ses rêves.

Heureusement qu'Abi vint vite le prendre dans ses bras, parce qu'il ne mit pas longtemps avant de craquer. Il ne se souvenait pas avoir déjà pleuré devant sa femme, encore moins devant ses enfants, mais aujourd'hui sa arrivait et être dans les bras de sa belle aidait un peu. Il essuya ses larmes rapidement pour ne pas qu'elle remarque qu'il n'était pas celui qu'elle aimait tant, le grande gueule au coeur d'acier.

_ Je vais être là, je vais être fort.

Il se recula un peu de sa belle pour pouvoir l'embrasser tout doucement sur les lèvres. Ses yeux étaient rouges, mais maintenant il était redevenu maître de ses émotions et il allait pouvoir être un peu plus utile à la situation.

_ Elle est si fragile... je lui ai promis d'être un meilleur papa, je vais le faire chérie.

Pour une fois ce n'était pas une parole en l'air, il allait être un papa exemplaire, arrêter de crier sur les petits et prendre plus de temps avec eux. Dans sa tête il avait du mal à s'imaginer comme ça, mais il savait qu'il pouvait le faire, il n'était pas plus nul que les autres, du moins il l'espérait. Walter regarda la petite princesse et regarda sa femme juste après. Elles avaient beau ne pas beaucoup se ressembler physiquement, toutes les deux étaient fragiles.

Walter était à bout de force, il n'arrivait pas à s'enlever de la tête que tout était de sa faute, qu'il était coupable de ce qui arrivait à sa petite princesse. Le fait de la voir comme ça, toute pâle et fragile n'arrangeait rien et il craqua, les larmes se firent une place sur son visage et ne s'arretèrent plus. Il ne pleurait jamais, depuis qu'il était marié avec sa femme, jamais les larmes n'étaient arrivées à ses yeux et pourtant aujourd'hui il n'arrivait pas à les contrôler. Il avait des limites, c'était la première fois qu'il les découvrait, c'était désagréable et douloureux, mais grâce au câlin de sa femme sa allait un peu mieux. Elle était beaucoup pour lui et avec elle, il pouvait soulever des montagnes.

_ Je dois être fort. Je suis leur père.

Abi glissa sa main sur la joue du beau brun qui la garda, c'était un geste réconfortant qu'il ne pouvait et ne voulait pas perdre.

_ Tu sais que je les aime toi ? Les monstres je les aime.

Les monstres, il les appelait comme ça, et même si sa paraissait un peu négatif, pour lui ce n'était qu'un surnom tendre et affectueux. Walter ne savait pas dire je t'aime à ses petits, il était très renfermé et colérique avec eux et peut être même qu'ils ne l'aimaient pas, mais lui il était rinde dingue de ses petits. C'était toute sa vie, sa fierté.

_ Je transformerais le bureau du bas pour lui refaire une chambre de princesse fan de rugby.

Oui, la situation était plutôt mauvaise, mais il ferait tout pour que sa fille retrouve un peu de sérénité. Elle allait avoir besoin d'une chambre et il lui en ferait une, pareil pour ses nouveaux jeux... il était capable de lui apporter une étoile au petit déjeuner s'il elle lui demandait.

Walter craquait, il ne pensait pas qu'un jour il pleurerait devant sa femme, mais voila, ça arrivait et il se sentait vraiment mal. Il était un homme dur, pas un de ces petits pouilleux qui ne faisaient que chialer à la moindre des difficultés... Ce qui le blessait le plus c'était de voir sa petite princesse dans cet état, et il n'avait pas eu l'occasion de lui dire qu'il l'aimait, jamais. C'était le cas pour tous les autres petits aussi, il ne leur disait jamais à quel point il les aimait et s'il venait à leur arriver quelque chose, ils partiraient sans savoir que leur père les aime. Le jeune papa ne pouvait plus laisser ça en l'état, il devait faire changer les choses et ça voulait dire qu'il devait changer, il allait le faire pour ses monstres, même si sa allait être dur.

_ Ils me disent jamais qu'ils m'aiment.

Walter était bien contre sa femme, il lui déposa un baiser sur le haut de la tête avant d'aller essuyer ses larmes aussi bien qu'il le pouvait, il ne voulait pas que quelqu'un d'autre le voit dans cet état là.

_ J'aimerai rester avec vous... mais t'as raison, je dois m'occuper des 4 autres monstres.

Abi avait souvent raison quand il s'agissait de la famille, il l'écouta en remettant sa veste sur lui. Il embrassa sa femme pour de bon avant d'aller vers sa fille, il posa une petite caresse sur son front avant de s'excuser encore et partit en ayant la tête basse. Il était tout triste, à peine était il sortit de l'hôpital qu'il sortit son portable pour écrire un texto à sa femme. "Je t'aime, tu m'as apporté les 5 plus beaux cadeaux de ma vie."