Le temps était plutôt doux aujourd’hui, Abigaïl ne travaillait pas et les enfants étaient à l’école. Elle avait donc envie de se balader un peu. Elle avait d’abord été faire les courses puis elle avait fait quelques boutiques. Elle n’avait pas résisté devant cette petite jupe et ses escarpins sublimes. C’était bien l’une de ses faiblesse çà, les fringues. Elle avait aussi pris quelques trucs pour les enfants. C’est fou ce qu’ils grandissent vite, ils leur faut toujours quelque chose et bien entendu, Abi refusait qu’ils se refilent les fringues. Hors de question que les petits se retrouvent avec les trucs plus à la mode des grands. Ils avaient de l’argent, oh ils n’étaient pas milliardaires, mais ils avaient assez pour bien vivre et faire en sorte que leurs enfants ont tout ce qu’il faut pour être heureux.

Et en rentrant vers la maison, Abigaïl passa par le port. Sans trop savoir pourquoi, elle s’y arrêta et sortit de la voiture pour se balader un peu. Le port, çà lui rappelait de bien mauvais souvenirs. En Angleterre, c’est là qu’elle avait passé une grande partie de ses soirées. William lui disait qu’il y avait là de très bon clients. Parfois ils l’amenaient à l’hôtel, d’autre fois, ces hommes préféraient tirer leur coup directement là. Elle se souvenait du froid glacial d’hiver sur son corps entièrement dévêtue. Certain trouvait là leur plaisir à simplement la regarder, nue, s’activant à leur faire un petit plaisir égoïste.

Allez donc savoir pourquoi elle repensait à çà alors qu’elle avait maintenant tout pour être heureuse. Çà faisait 21ans qu’elle s’était enfuis, William ne la recherchait probablement plus. Oh elle avait eut peur les premiers mois, les premières années. Vivre dans l’angoisse qu’il la retrouve et qu’il dévoile tout à Christer, çà lui faisait peur. Aujourd’hui, elle avait dépassée tout çà. Le temps c’était écoulé et elle avait enfouit çà au plus profond d’elle même.

Mais alors qu’elle était perdue dans ses pensées un peu trouble, elle repéra une jeune blondinette qu’elle connaissait bien. Et pour cause, ce n’était autre que la sœur de Christer. Sa jeune sœur qui avait le même âge qu’Emma. Abi en fronça un peu les sourcils. A cette heure ci, la demoiselle devrait être en cours. Mais ce n’est pas çà qui la fit s’approcher d’elle, non. C’est cette paire de ciseau qu’elle s’enfonçait dans le bras. Un vision d’horreur qui fit tout de suite réagir la rouquine.

_ Grace ?!!... Abi s’était à moitié jetée à genoux devant elle et lui arracha le ciseau des mains avant de regarder le bras de la jeune fille… Nan mais çà va, à quoi tu joues là ?!!

Des jeunes suicidèrent, Abi en rencontrait beaucoup au centre où elle bossait. Mais Grace n’avait rien d’une jeune fille suicidaire, en tout cas pas à sa connaissance. Et là elle avait vraiment peur pour elle.

Perdue dans ses pensées, Abigaïl mit un certain temps avant de repérer sa belle-sœur, assise dans un coin de port, seule. Sur le coup elle la regarda mais elle repéra vite cette paire de ciseau transformée en arme contre elle même. C’était de l’automutilation, Abi connaissait bien çà de par son métier. Beaucoup de jeunes au centre avaient recours à ce genre de pratique et c’était sa hantise chaque jour d’en trouver un qui ne s’aurait pas raté. Oh bien entendu, elle avait déjà vécu çà elle même, les tentatives de suicide, elle en avait fait en étant gamine. Mais pas avec des ciseaux, elle ne gardait pas de trace sur son corps, non, pour la simple et bonne raison qu’Abigaïl n’y allait pas de main morte. Elle avait tenté de se défenestrer, ou encore de se jeter sous un bus ou même de se noyer. Les ciseaux c’était selon elle, un moyen d’appeler à l’aide, bien plus que l’envie d’en finir totalement. Hors elle ne voyait pas pourquoi Grace avait recours à çà.

En tout cas, il est clair qu’elle intervint très rapidement. Elle lui arracha le ciseau des mains et regarda son bras rapidement. Elle était inquiète pour la jeune fille. Ce genre de pratique n’est pas anodin, çà cache un grand mal être. Mais Grace n’était pas d’humeur à se laisser faire. Abi du ruser pour arriver à l’éloigner de ces fichus ciseaux. Et la rouquine ne rigolait pas, son réflexe fut tout simplement de les balancer à l’eau. elle attrapa ensuite la jeune fille par les épaules et essaya de la calmer.

_ Arrêtes-çà ! Je ne suis pas là pour te juger ou te faire la moral Grace, laisses-moi simplement regarder ton bras.

Abigaïl était loin de se douter qu’elle aurait trouvé sa belle-sœur sur le port. Elle n’avait rien à faire là, tout comme elle d’ailleurs. Ce genre d’endroit n’était pas très recommandé mais bon, là y’avait pas trop de monde. Disons plutôt que c’était le soir qu’il ne fallait pas trainer ici. Quoi qu’il en soit, Abi n’avait pas trainée avant d’aller retirer cet instrument de torture des mains de la blondinette. Elle n’y alla pas de main morte et balança même les ciseaux à l’eau, au moins le problème était réglé. Grace semblait comme ailleurs, Abi aurait pu croire qu’elle avait prit quelque chose mais là, elle voyait bien que non. Les effets de la drogue, elle connaissait pour voir de nombreux gamins y toucher. Grace n’avait rien prit, elle semblait juste très paumée. Et ce n’était pas franchement rassurant.

_ Ok je ne regarde pas ton bras. Dis moi plutôt ce que toi tu fais ici, tu ne devrais pas être cours à cette heure-ci ?

Abi n’employait pas de ton dure comme elle l’aurait fait avec ses propres enfants. Là elle prenait le cas de Grace comme ci elle était au boulot. Ce n’était qu’une gamine en détresse et elle voulait l’aider. Alors elle ne la forçait pas à lui montrer son bras. Le sang ne coulait pas trop fort, çà ne devait pas être très grave. Elle passa quand même son pouce sur les joues de la jeune fille quand elle se mit à pleurer.

_ Je ne lui dirais rien, seulement si t’accepte de me parler… qu’est-ce qui t’arrive ma belle ?

Abigaïl restait calme et patiente avec la miss. Elle ne voulait pas l’effrayer ou la voir partir en courant. Non, non, elle voulait l’aider et pour çà, elle savait très bien qu’il fallait éviter les cris, les sermons, conseils et tout ces trucs que les adultes adorent servir aux enfants. Alors agenouillée devant la blondinette, elle faisait de son mieux pour la calmer et lui montrer qu’elle pouvait avoir confiance en elle. Abi et Grace s’entendait bien. Abi la considérait un peu comme une petite sœur. La famille de Chris était devenu celle qu’elle n’avait jamais eut. Mais elle fit un mauvais choix en parlant de l’école et du fait que la miss n’était pas en cours.

_ Pas de jugement, pas de moral, c’est juré Grace. Tu sais très bien que tu peux me faire confiance. Je veux simplement t’aider princesse.

Grace lui demandait de ne rien dire à Christer. Comment pourrait-elle cacher à son homme que sa petite sœur se taillade avec des ciseaux ? c’était bien trop énorme pour qu’elle lui cache. En plus s’il arrivait quelque chose à Grace et qu’elle n’avait rien dit pour prévenir, elle s’en voudrait toute sa vie. Mais en même temps, elle savait que si elle voulait que la jeune fille se confie à elle, il fallait qu’elle lui fasse cette promesse. Mais au lieu de çà, Abi joua à du chantage, ce que ne prit pas très bien Grace.

_ Grace, Attends ! je ne lui dirais rien, ok ! je ne dirais rien !

Elle avait été obligé d’accepter là. Parce qu’il était tout simplement hors de question de la laisser seule dans un moment pareil. Abi s’était levée et s’était mit à courir pour rattraper la jeune fille, qui n’était d’ailleurs pas du tout partit pour aller cher elle.

_ Ecoutes t’es pas obligé de me parler de ce qui ne va pas. On peut simplement aller manger une glace ou se balader un peu, qu’est-ce que t’en dis ?

Grace s’emballait vite, çà ne choquait pas vraiment Abigaïl. Elle savait de par son travail que les jeunes deviennent vite agressifs pour ne pas dévoiler leur souffrance. C’était plus simple de se rebeller que d’affronter la douleur de leur mal-être. Çà elle l’avait vite apprit et Grace ne faisait pas exception à la règle. Seulement Abi voulait l’aider et pour çà elle du lui promettre de ne rien dire à Christer. Elle ne savait pas encore comment elle allait réussir à lui cacher un truc aussi énorme. Elle savait combien il tenait à sa petite sœur et elle savait bien qu’il venait à apprendre qu’elle lui avait caché la vérité, il n’allait vraiment pas aimer. Mais s’il fallait prendre ce risque pour aider la jeune fille, elle le prenait sans hésiter.

D’ailleurs elle du rattraper la jeune fille alors qu’elle était partit précipitamment. Elle n’allait certainement pas la laisser partir comme çà, seule dans l’état où elle était. Et c’est là qu’elle lui promit de ne rien dire à personne. Çà sembla soulager la jeune fille qui finit par venir contre elle. Abi la serra un peu dans ses bras et caressa un peu ses cheveux, comme elle l’aurait fait avec l’un de ses enfants. C’était un geste que la rouquine avait souvent quand l’un d’entre eux n’allait pas bien.

_ Je sais, c’est rien, je t’en veux pas ma belle…

Elle devait d’abord la rassurer. Elle la laissa aussi nettoyer son bras. Abi n’intervenait pas mais observait. Sa plaie n’était pas profonde, c’était assez superficiel, rien de bien grave. C’est pour çà qu’elle ne tenta pas de l’aider. Seulement Abi n’avait pas prévu que la miss se mette à vomir au beau milieu de la rue. Çà la surprit mais elle alla tout de suite l’aider en venant lui tenir ses cheveux et lui caresser un peu le dos.

_ Cà va aller Grace, je suis là…

Elle ne savait pas trop ce qu’elle avait. Un mal-être profond ? un chagrin d’amour ? une grossesse non désirée qui foutait tout ses plans d’avenir en l’air ? y’avait des tonnes de situation possible. Le tout était de trouver la bonne.

Abigaïl ne savait pas trop ce que sa belle sœur avait. Faut dire que la rouquine n’avait pas connaissance du fait que leur père était violent. Certes, il n’était pas très agréable et Abi ne l’appréciait pas trop mais elle ne le considérait pas comme dangereux. Alors bien entendu, elle ne voyait pas ce qui n’allait pas dans la vie de la jeune fille. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne voulait pas comprendre, bien au contraire. Elle voulait l’aider et pour çà, elle lui fit même la promesse de ne pas en parler à Christer, ce qui était relativement dangereux pour son couple. Quand la jeune fille se mit à vomir, Abi l’épaula et fit ce qu’elle pouvait pour lui montrer qu’elle n’était pas seule. Elle la laissa ensuite s’essuyer la bouche mais ce qu’elle souffla ne passa pas inaperçu. Abigaïl se demandait vraiment ce qui pouvait la faire souffrir autant. Elle lui passa une main dans ses cheveux avant de passer un bras autour de ses épaules pour la ramener contre elle.

_ Ce ne sont pas tes ciseaux qui vont t’aider ma belle. Il faut que tu te confie à quelqu’un, pas forcément à moi, c’est à toi de voir… mais t’as besoin d’aide.

Elle lui déposa un bisou sur son front et la regarda tendrement. Abi, c’était la gentillesse même. Cette femme ne ferait pas de mal à une mouche, elle n’était même pas capable de chasser une souris. Non, elle avait le cœur sur la main et encore plus quand il s’agissait de sa famille.

_ On peut en parler si tu veux…

Elle ne la forçait pas, elle lui laissait le choix. C’était à Grace de voir si elle était prête ou non.

Grace semblait complètement paumée. La pauvre gamine en était venue à devoir se faire du mal pour se soulager. Ce genre d’acte cache un énorme problème, souvent lié à un mal être profond ou à une situation très délicate. Quoi qu’il en soit Abi voulait l’aider et il est certain qu’elle ne serait pas partit en la laissant comme çà derrière elle. Et tant pis si les enfants devaient rester à la garderie de l’école parce qu’elle était en retard pour aller les chercher. Tout ce qui comptait à présent, c’était d’aider Grace.

Abi la rassurait par ses gestes doux et ses paroles mesurées. Elle faisait ce qu’elle pouvait. Elle ne la forçait pas à parler et elle lui laissait même le choix de le faire ou pas. Mais elle voyait bien que quelque chose la torturait de l’intérieur et en entendant sa question Abigaïl la regarda et essuya de nouveau les larmes de la jeune fille.

_ J’ai fait un test, il n’y a que comme çà que tu peux en être certaine.

Elle lui offrit un léger sourire rassurant et la resserra un peu contre elle en gardant un bras autour de ses épaules. Elle se mit à marcher un peu avec la jeune fille, çà lui ferait du bien. Puis elle reprit, tout naturellement et sans forcer les choses.

_ Tu veux qu’on aille en chercher un ensemble ?

Abigaïl avait beaucoup de patience, c’était sans doute çà qui l’aidait le plus dans son boulot. Alors c’était tout naturellement qu’elle prenait son temps avec Grace, qu’elle la rassurait et qu’elle lui parlait franchement, sans pour autant la brusquer. C’était tout un art de savoir parler à une ado sans la foutre en colère. Oui bon, Abi n’y arrivait pas avec ses propres enfants mais çà c’était différent. Revenons plutôt au cas de la blondinette. Elle lui parlait d’une éventuelle grossesse, c’est ce qu’Abi en déduisait. Mon dieu si Chris apprenait que sa sœur était enceinte. Finalement Grace avait raison, il valait mieux qu’il reste dans l’ignorance. Mais la jeune fille refusait le test de grossesse.

_ Peut-être que t’es juste malade… mais peut-être pas. Un test te permettre de le savoir avant qu’il ne soit trop tard.

Bah oui, elle était bien consciente que la miss ne voulait pas de ce bébé, si bébé il y avait. Elle ne se mettrait pas dans un état pareil si elle en voulait. Abi eut un triste sourire quand la miss lui dit n’avoir que 17ans. Abi savait ce que c’était que d’avoir 17ans et se sentir paumée. Bien entendu, elle ignorait que Grace vivait bien pire que ce qu’elle avait elle même vécu.

_ Je sais Grace… mais il y a des solutions à çà. Si tu ne veux pas de ce bébé, tu peux t’en séparer. Je resterais avec toi pendant toute la procédure si tu veux. Mais tu dois faire le test pour savoir.

Abi continuait de marcher en la gardant contre elle. Elle ne marchait pas à l’aveuglette, non. Abi avait repéré une pharmacie non loin de là et doucement, elles s’en approchaient. Abi tenta ensuite une autre approche.

_ Est-ce que… tu en as parlé à l’éventuel papa ?

Elle avait demandé avec toute la douceur dont elle était capable. C’était bien là le sujet le plus sensible, elle le savait. Pour que Grace soit dans un état pareil c’est que le père n’en voulait pas ou alors elle ne savait pas qui c’était. Peu importe la réponse, Abi voulait seulement en savoir un peu plus. Et ce n’était pas pour juger, loin de là.

Abigaïl cherchait à l’aider. Apparemment la pauvre gamine était simplement paumée à cause de cette possible grossesse non désirée. Son petit ami l’avait peut-être envoyé sur les roses ou alors elle ne savait pas qui était le père. Abi s’en foutait pas mal, elle n’était pas là pour la juger et puis Grace était grande, elle faisait ce qu’elle voulait. Oui bien sur Abi ne penserait pas la même chose si çà concernerait sa fille Emma, âgée du même âge. Secrètement, elle espérait bien que sa fille soit encore innocente. Bref, Abi l’amenait doucement vers une pharmacie tout en la rassurant. Et tout allait relativement bien jusqu’à ce qu’elle se mette à parler du papa. Et c’est là que semblait être le problème. Abi s’arrêta aussi et regarda la blondinette. Elle semblait effrayée et apeurée.

_ Tu devras faire un test Grace. Avant qu’il ne soit trop tard. j’irais le chercher à ta place s’il le faut.

Là dessus Abi se montrait clair. La première chose à faire c’était bien ce test. Parce que finalement, rien ne prouvait que la jeune fille était réellement enceinte. Mais quand Grace se remit à parler, là, C’est Abi qui baissa un peu les yeux. Fille facile. C’est ce qui avait caractérisé sa jeunesse. Bien que ce terme était relativement le plus gentils qu’elle ait pu entendre. Seulement la rouquine se reprit vite. Elle releva les yeux vers Grace et répondit de suite.

_ Ok ya pas de père. tu fais ce que tu veux de ta vie Grace mais il ne faut pas avoir honte de tes actes. Aucune femme ne doit se qualifier elle même de fille facile. Çà sonne faux.

Abi ne se serait jamais permis de se traiter elle même de la sorte. Pourquoi elle avait honte de ce qu’elle avait fait au point de ne jamais en parler à personne. Mais elle ne se serait jamais qualifiée elle même de fille facile, de p*** ou encore s*****. Une femme qui se respecte ne fait pas çà.

_ Ecoutes, je ne sais pas ce qui te mets dans cet état là, mais je veux simplement t’aider. On va faire ce test ensemble et après on verra ensemble ce qu’il faudra faire ensuite, ok ?

Abigaïl s’était montré un peu plus ferme là. Faut dire que Grace c’était mit à parler de fille facile et tout çà avait fait remonter de mauvais souvenirs à la surface. Alors Abi se faisait plus dur, même si elle restait calme et n’élevait pas trop la voix. Elle faisait ce qu’elle pouvait pour faire réagir la blondinette. Mais la jeune fille se mit à parler en faisant des insinuations qui n’échappèrent pas à Abi. La rouquine en fronça un peu les sourcils, elle n’était pas stupide, des trucs comme çà, elle avait déjà entendu dans son boulot de tout les jours et çà lui fit peur que çà puisse toucher sa propre famille. Abi s’approcha alors un peu d’elle, posant une main dans seule de la jeune fille comme pour avoir toute son attention.

_ Grace… est-ce qu’on t’a forcé ?... tu ne dois pas avoir peur de me le dire ma belle, je veux juste t’aider et je ne juge pas. Il t’a forcé ?

Le viol était bien quelque chose qui répugnait Abigaïl. Elle n’avait que 17ans, c’était une enfant, rien de plus. Il n’en fallu pas plus à Abi pour se radoucir et la ramener de nouveau contre elle pour la cajoler.

_ Ok, on fait pas de test aujourd’hui. Mais je ne veux plus te voir te faire mal, d’accord ? si çà ne va pas, tu viens me voir, tu m’appelles même si c’est en pleine nuit, tu me le promets ?

Abigaïl venait d’avoir une information qui ne passa pas inaperçu et le fait que la jeune fille n’ose plus la regarder et semble si paniquée ne fit qu’affirmer ce qu’elle en avait déduit. Elle avait donc bien subit un viol. Abi du se mordre un peu la lèvre pour ne pas pleurer avec elle. Tout ce qu’elle pouvait faire en ce moment précis c’est la serrer fort contre elle. Elle la berçait un peu tout en pensant à mille à l’heure. Comment pourrait-elle cacher çà à Chris ? et pire que tout, comment pouvait-elle lui dire qu’on avait abusé de sa sœur ? il en serait fou de rage. Abi était un peu paumée là, elle avait besoin de réfléchir à tout çà mais elle ne voulait pas laisser tomber Grace alors elle lui demanda de ne plus se faire mal et de l’appeler quand çà ne va pas.

_ Je lui dirais que c’est une urgence pour le travail, je ne lui dirais pas que c’est toi.

Ce qu’elle ajouta, tout bas, fit peur à la rouquine. La miss voulait en finir. Elle avait peur qu’elle passe à l’acte. A un acte beaucoup plus radical que les ciseaux. Abi connaissait ce désespoir bien que son malheur à elle n’avait rien eut à voir avec celui de Grace. Pire ou mieux, elle n’aurait su le dire. La perte de ses parents n’était en rien comparable avec le viol de la jeune fille.

_ Faut pas penser à çà princesse. Regardes moi… Abi s’écarta un peu pour la regarder, gardant ses main sur le visage de la blondinette… penses à tes parents, à tes frères, tes neveux. Ont a tous besoin de toi ma belle, je ne veux pas que tu penses à çà, ok ? regardes-moi, j’y est pensé quand j’étais un peu plus jeune que toi, j’ai tenté plusieurs fois. Tu te rends compte que si j’avais réussit, je n’aurais jamais rencontré ton frère ? la vie ne s’arrête pas à ce qui t’arrive actuellement Grace, le meilleur reste à venir, tu peux me croire.

Parler de ses tentatives de suicides, Abi ne le faisait que très rarement. Ses enfants n’en savaient rien mais elle en avait déjà parlé à Chris. Et là elle trouvait que Grace devait savoir aussi. Elle lui offrit ensuite un petit sourire rassurant quand elle parla des enfants.

_ Oui, bien sur. Et je t’embarque même pour la soirée, tu resteras à la maison, ton frère en sera ravie.

Abigaïl lui parlait d’une chose dont elle n’avait jamais parlé à personne d’autre que Chris. C’était le seul qui était au courant de ses tentatives de suicides. Elle lui avait caché la prostitution mais pas tout ce qui avait rapport à la mort de ses parents et l’orphelinat où elle avait vécu 3ans. Elle se mettait à lui parler de tout çà juste dans le but de lui dire qu’il fallait tenir le coup parce que le meilleur restait à venir. Grace avait un avenir, certainement plus heureux que ce qu’elle vivait actuellement, Abi en était certaine.

_ Ce n’est pas de ta faute, ce que ce type t’a fait n’est pas de ta faute, tu m’entends ?...

Elle était clair à ce sujet, elle ne voulait pas qu’elle pense n’importe quoi. Elle la regarda ensuite et répondit tout de suite quand elle lui demanda si elle regrettait.

_ Non, je n’ai jamais regretté. Je suis heureuse de ma vie actuelle. Mais tout çà n’a commencé qu’à 18ans pour moi. J’ai vécu l’enfer avant çà.

Elle lui épargnait les détails. Jamais elle ne parlerait trop de son passé, çà c’était certain. Elle accepta ensuite que la jeune fille vienne avec elle chercher les enfants à l’école puis elle lui demanda de rester à la maison pour la soirée. Seulement elle refusa.

_ Ya toujours moyen de camoufler tes marques, Chris ne verra rien. Restes, s’il te plait. Je ne serais pas bien en te sachant mal comme çà.